Trois protagonistes, « Blondin » avec sa chevelure d’ange (le bon / Eastwood), « Œil d’ange » avec son air rusé (la brute / Van Cleef), Tuco avec sa face de bandit (le truand / Wallach), tous les trois prêts à tout pour mettre la main sur 200000 dollars cachés quelque part, et liés malgré eux les uns aux autres. Tous les trois au final sont pourris jusqu'à l'os!
Il buono, il brutto, il cattivo, c’est le récit de la quête acharnée de ces trois hommes qui en plein milieu de la guerre civile qui fait rage n’ont qu’une idée en tête : mettre la main sur le magot. Au fil des circonstances, ils endossent l’uniforme gris ou bleu, qu’importe, ils n’ont rien à faire de cette guerre dans laquelle se battent des hommes qui, d’un côté comme de l’autre, n’ont que l’alcool pour les motiver.
Une scène à elle seule résume leur état d’esprit au milieu de cette guerre. Elle se centre sur un pont de rien du tout, un endroit stratégique aux yeux de ceux qui donnent les ordres, un pont pour lequel des soldats meurent à la pelle ! Devant cette absurdité, un colonel nordiste n’a qu’un rêve : le faire exploser contre l’avis de ses chefs ! De leur côté, Blondin et Tuco se moquent de la stratégie, le pont pour eux c’est soit une aide soit un empêchement pour atteindre leur but. Comme au final c’est un obstacle, ils sont tout ravis de le faire sauter et d’offrir par la même occasion une dernière joie au colonel aux portes de la mort. Tandis que les soldats portent les civière pour ramener les blessés, eux continuent leur chemin personnel et transportent les explosifs jusqu’au pont. Voici leur contribution à la guerre ! Aller contre les ordres, réaliser le rêve d’un colonel désabusé et continuer leur route !
Cette histoire riche en bonds et en rebonds, où les uns et les autres sont à deux doigts de mourir à plusieurs reprises est riche également en scènes impayables dont les meilleures mettent en scène Tuco : Tuco et son ombrelle rose; Tuco pendu, dépendu et rependu; Tuco dans son bain; Tuco faisant sa comédie au chevet du Blondin et j’en passe ! C’est excellent !
Le climax de l’histoire arrive à la fin avec la scène au cimetière, le but de cette longue quête. Le plan est saisissant : des milliers de tombes fraîches et Tuco courant comme un fou au milieu de toutes ces croix et pierres tombales, courant de plus en plus vite tandis que la musique d’Ennio Morricone l’accompagne. Une course avide à l’argent, vertigineuse jusqu’à l’endroit convoité et là : tout se calme… Mais pas pour longtemps… Les deux autres vautours rappliquent vite… Et cela donne lieu à une scène intense de « duel » à trois ! Mains crispées sur le colt, visages tendus, regards aiguisés…, soleil tapant, suspens intenable et au final « duel » biaisé ! Comme toute cette histoire où ils n’ont cessé de se mentir, de se trahir, de se piéger. Au final, chacun reçoit ce qu’il mérite…
Il buono, il brutto, il cattivo, un excellent western alliant épaisseur des personnages, suspens, actions, beauté des plans, fabuleuse musique d’Ennio Morricone, le tout sur fond de guerre civile américaine.
Il existe deux sortes de personnes: celles qui ont un pistolet chargé et celles qui creusent. Toi, tu creuses.