Difficile d'échapper à ce film. Le Bon, la Brute et le Truand est devenu un tel monument du cinéma qu'il est encore souvent diffusé près de 60 ans après sa sortie. On le découvre enfant, on l'admire adolescent, on le savoure encore à 30 ans (et après je ne sais pas encore). Film fleuve de 3 heures sans aucune seconde d'ennui, véritable leçon de cinéma, rempli de punchlines qui ont traversé l'Histoire, assorti de la musique épique d'Ennio Morricone et d'acteurs magnifiques, il est sans conteste l'un des meilleurs westerns (je le mets personnellement juste derrière Il était une fois dans l'Ouest et La Horde sauvage).
Il y a trois temps dans Le Bon, la Brute et le Truand. Le premier, c'est la longue scène d'introduction des trois principaux protagonistes, qui installe leur personnalité et leur charisme en quelques coups de caméra. Rien qu'avec ça, on sent qu'on met un pied dans quelque chose de grand. La deuxième, c'est tout le déroulement de l'intrigue (une chasse au trésor en pleine Guerre de Sécession), qui se concentre tour à tour sur les trois personnages, changeant d'angle de vue de manière très fluide, leurs chemins s'écartant puis se recroisant. La troisième, c'est la scène de combat final à trois, qui a fait tourner plus d'une tête.
S'il est vain de lister toutes les qualités de la réalisation de Sergio Leone, il faut quand même rendre hommage aux trois acteurs, absolument grandioses. Lee Van Cleef est tellement inquiétant que j'ai toujours peine à croire qu'il joue un gentil quand je regarde Et pour quelques dollars de plus…
Et s'il fallait vraiment trouver des défauts (ou, plutôt, des aspects légèrement moins satisfaisants que dans d'autres chefs d'œuvre du genre), donnons-en deux : une intrigue tellement foisonnante, tout en restant cohérente, qu'il faut réellement se concentrer pour tout comprendre ; l'absence de grands rôles féminins.