Trilogie du dollar, trilogie du cigare.

Il y a de ces films...

Il y a de ces films qui sont connus mondialement pour la grandeur de leur forme et de leur aspect, pour leur production défiante toutes conformités avec des plateaux de tournage à ciel ouvert : la cérémonie en l'hommage de la reine des rois dans Cléopatre l'ascension du christ précédée par des milliers de figurants dans Ben-hur, la scène des sous-marins dans L'espion qui m'aimait...

Il y a de ces films qui défient les lois communes de la bienséance cinématographique pour adopter une approche plus crue des sujets que l'on souhaite aborder : Orange mécanique, Lolita, Antichrist,...

Il y a de ces films qui reprennent des sujets déjà abordés dans les décennies précédentes, mais sont reconnus pour la prouesse de leur réalisateur à en créer une subtilité ou un charme nouveau : Ran, La ligne rouge, The Dark Knight rises,...

Il y a de ces films ont une qualité d'image marquant les esprits et surtout offrant une claque visuelle au spectateur qui, sortant de sa salle cinéma, se plains d'un monde si moche, après une séance si belle : 2001, Avatar : La voie de l'eau, The grand Budapest Hotel,...

Il y a de ces films possédant des répliques qui ont marquées toutes générations confondues et continuant sans cesse d'être ressorties dans telles ou telles discussions : Forrest Gump ("Cour Forest!"), Star Wars V ("Non, je suis ton père"), The Mask ("Spleeennnndide!"),...

Il y a de ces films avec un acteur en particulier qui offre une prestation hors du commun, qui sort de ses limites par amour pour son rôle : Heath Ledger dans The Dark Knight Rises, Lupita Nyong'o dans 12 ans d'esclavage, Daniel Day Lewis dans There will be blood,...

Il y a de ces films qui possèdent une bande son magistrale, une approche sonore nous faisant voyager dans le film, pendant et meme après le visionnage : Babylon, Blade Runner, Il était une fois dans l'ouest,...

Cependant,

Il existe un film qui possède tout ces critères.

Le Bon la Brute et le Truand c'est des paysages espagnols avec des plaines et des collines à perte de vue, un champ de bataille où 1500 de soldats sont accompagnés de coups de canons et explosions. "Eh ben, j'ai jamais vu crevé autant de monde" résume bien ce film, tous ces morts sont une révolution dans un genre qui, lui aussi, se meurt. La où Jhon Wayne donne corps et âmes pour faire respecter la loi, l'ironiquement "Bon" profite de cette dernière pour s'en faire pleins les poches.

Le Bon la Brute et le Truand, c'est avant tout 3 acteurs. Lee Van Cleef qui reste fidèle à son poste, fidèle au West Ern qu'il chéri tant et qui l'accompagnera toute sa vie. En sa compagnie, le mythe Eastwood nait, le caractère austère, au panel d'expressions se comptant sur les doigts de la main fait sa réelle entrée dans le monde du cinéma. Mais surtout, le Bon la Brute et le Truand c'est Eli Wallach. La prestation de l'américain reste à ce jour l'une des plus fascinante et mémorable du Cinéma avec ce personnage qui subira toutes les critiques en raison de son comportement : "Et toi quand tu ne fais pas le mal, qu'est ce que tu fais ?", "Dieu n'est pas avec nous, et il déteste les corniauds de ton genre", mais qui pourtant restera le plus sensible et nous prendra le plus aux tripes.

Pour finir, ce chef d'œuvre c'est le résultat du travail de deux maîtres, le résultat d'une association prédestinée d'un binôme d'italiens, Leone et Morricone. Le Mozart de l'image et le Botticelli des temps modernes offrent au spectateur une expérience dans la démesure de précision. Un genre renaît d'une trilogie devenue culte et l'œuvre perdure dans le temps comme à jamais le plus grand chef d'œuvre du 7e art.