Dans un esprit "bête et méchant façon Hara-Kiri, dans la lignée de Zézette et Bernard du "Père Noël est une ordure", Jean-Luc Trotignon réalise une comédie résolument et joyeusement de mauvais goût.
Les Pinglard incarnent caricaturalement la beauferie version prolo dans une façon franchouillarde d' "Affreux, sales et méchants". Sauf que Trotignon n'est pas, loin delà, Ettore Scola. Sa description d'une famille débile et vulgaire, où seule la fille est épargnée (une sorte de Cosette dont
le journal va devenir un best-seller)
est certes ponctuée de quelques formules aussi grasses que drôles mais la mise en scène est plate à un point qu'elle devient vite, pour les comédiens comme pour les personnages, un handicap insurmontable. S'ajoutent à la totale absence d'inspiration du réalisateur la faiblesse de certains rôles, la direction d'acteurs maladroite et, comparée à la vision tragi-comique, grinçante, du quart-monde selon Scola, l'insignifiance sociale du sujet.
Sur un scénario plutôt malingre, Jean-Luc Bideau et Michèle Brousse, très présents mais livrés à eux-mêmes, font ce qu'ils peuvent pour dynamiser une mise en scène sans rythme, sans idées. Réjouissant sur le fond, le film est raté sur la forme.