Edité pour la première fois en DVD en France, ce film, l’un des derniers d’Allan Dwan, est une belle surprise. Entre western et film noir, The River’s Edge raconte une histoire certes vue mille fois mais racontée avec une simplicité et une modestie qui en font tout le prix. De cette série B fauchée (le film n'a pas coûté plus de 500 000 dollars) l’habile vétéran qu’est Allan Dwan tire une oeuvre qui tient à la fois du film d’aventures, du voyage initiatique et de la fable morale. Ici, pas la moindre trace de cynisme ou de second degré: allergique à la violence gratuite, Dwan préfère montrer l’évolution des sentiments entre Ben et Margaret confrontés à la menace d’un personnage à la fois séduisant et maléfique, superbement campé par Ray Milland face à un Anthony Quinn tout en nuances et une Debra Paget teinte en rousse un peu moins convaincante. La scène où les fugitifs sont contraints de brûler des billets de banque pour allumer un feu reste en mémoire
tout comme le dernier plan, lorsque Ben et Margaret, unis par les épreuves qu’ils ont traversées, s’éloignent vers un avenir incertain mais assumé, après avoir abandonné tous leurs biens matériels.