Revu cette semaine à la télé et c'est encore un vrai plaisir de cinéma.
Ma super note est aussi influencée par le souvenir personnel de ma toute première fois dans un complexe géant de salles de cinéma hors centre-ville; c'était à Lyon avec un très bon ami, Cité Internationale, quai Charles de Gaulle.
Je le trouve encore violent: mort de bébé, massacre d'enfants et femmes; sodomies forcées, viols d'ados, d'acteurs et d'actrices; quasi inceste; trafic de femmes blanches vers La Louisiane (un esclavagisme pas si souvent visible au cinéma...), des faibles sans réseau étaient enrôlés de force; le méchant veut jouir de ce spectacle etc.
Donc le tout n'est pas politiquement correct et, à part sa toute dernière scène, tout tient.
Même Luchini fait croire en son personnage cynique, maléfique, démoniaque...qui rappelle les grands scandales financiers à venir: Bernard Madoff etc.
Le Bossu papa? "Nous verrions Paris grouiller de petits crabes vieux et tordus"(Gonzague/Luchini, Madoff esclavagiste).
Et au contraire de la version avec Jean Marais (que j'aime aussi), je trouve que Lagardère est ici mieux déguisé donc mieux crédible (façon Le Grand Bluff).
Et le film est souvent très beau: par exemple, des scènes dans les ruelles autour du château du mariage vers le début sont très belles et ressemblent à des tableaux;
et notamment les plans suite à l'assassinat; scène quasi de piéta,
puis j'ai même pris une photo du plan juste après l'assassinat, qu'il garde au montage assez longtemps...celui où Lagardère est de dos, le cadavre à ses pieds et la porte à droite!
J'ai aussi pris en photos les plans où il marche dans la neige de loin, avec bébé dans bras, j'ai alors aimé les deux diagonales qui coupent le plan; dont une à cause d'un ombre créée par soleil couchant.
Et non, mon Woody Allen ne serait pas "grand fan"de cette quand même belle fin où le (soi-disant) beau-père finit avec la fille (soi-disant) adoptée: j'avais complétement oublié qu'un papa improvisé, épouse la fille qu'il a adoptée et élevée. C'est son sauveur, c'est pas non plus le syndrome de stockholm ou de l'emprise. Ce film ne sortirait sans doute pas aujourd'hui. Même s'il est un parfait gentleman et pas de sa famille du tout.
Et j'ai encore de suite cru en cette amitié, dés le début, entre le Fanfaron et Lagardère: amitié qui se renforce lors de leur mini road-movie dans le film, en se rendant à la rencontre avec son bébé, son "fils"...
Et enfin, Yann Collette (même si son personnage tousse tout le long), est ici un des meilleurs méchants du cinéma; il "sonne" juste et joue crédible:
"Combien de fois faudra-t-il te tuer pour que tu meures?"