Le Bossu de Notre-Dame
6.6
Le Bossu de Notre-Dame

Long-métrage d'animation de Gary Trousdale et Kirk Wise (1996)

Alors que le Second Âge d'or bats de l'aile depuis Pocahontas, Disney poursuit son chemin continue vers le début de la fin de l'Âge en question avec ceci

https://www.youtube.com/watch?v=I7Rrfztpljc

Dès sa première diffusion en salles et son inclusion en bande-annonce de VHS, la réaction générale face à ce teaser de Le Bossu de Notre-Dame a été la suivante

https://www.youtube.com/watch?v=g-bVEc8oZvk

Il faut dire que Disney adaptant un roman de Victor Hugo avait de quoi laisser perplexe et terrifié.

En effet, le roman en question, Notre-Dame de Paris, est connu pour être une histoire violente et très sombre se terminant par tous les personnages plongés dans un sommeil éternel auquel il est impossible de mettre fin par un baiser d'amour.

Difficile de se dire que Disney, habitués à changer des fins tristes en happy-ends comme celle de La Petite Sirène où cette dernière, contrairement au conte d'Andersen, ne meurt pas, il était évident que Le Bossu de Notre-Dame laisserait de côté la fin tragique du roman afin de rendre l'histoire joyeuse.

Mais est-ce vraiment le cas?

Et bien, quand un film d'animation tout public commence par la capture d'un groupe de sans-abris égarés, un meurtre, une tentative d'infanticide et une séquestration d'enfant/de jeune garçon, on ne peut pas se dire que Le Bossu de Notre-Dame est un film mimi-choupi destiné à n'importe quel public.

De plus, le film n'hésite pas à torturer son personnage principal, Quasimodo, rejeté à cause de sa laideur. On est ici bien loin des beaux héros Disney stéréotypés habituels.

Ajoutons à cela le fait que le protagoniste est séquestré dans une cathédrale telle une Princesse captive enfermée dans une tour et que, mal influencé par une figure parentale toxique, celui-ci n'a aucune estime de lui-même malgré son désir d'être accepté par les autres. Et pour couronner le tout, notre pauvre Bossu est lynché en public.

Oui, ça va jusque là.

De plus, si au début du film, certaines scènes se passent durant des jours ensoleillés, la plupart de ces dernières se déroulent dans de sombres donjons, des catacombes peu rassurantes...sans compter des incendies dignes de flammes de l'Enfer obscurcissant le Ciel.

Le film se permets même des blagues sur la torture ou sur la brutalité destructrice.

Sans oublier que certaines séquences aux couleurs ternes font penser à l'atmosphère visuelle sombre de Taram et le Chaudron magique; la Fantasy en moins bien sûr.

Enfin, qu'un film soit visuellement beau est une chose mais qu'en est-il du contenu de Le Bossu de Notre-Dame?

Et bien, il y a beaucoup de points positifs.

Les personnages principaux sont, pour la plupart, réussis. Certains n'apprécieront probablement pas que, contrairement au roman, Quasimodo n'est pas sourd.

Cependant, cette disparition n'empêche pas Quasimodo d'être un héros très attachant.

En le voyant être séquestré dans Notre-Dame telle une Princesse enfermée dans une tour, triste, ayant besoin de ne plus être seul mais étant rejeté de tous, il est difficile de ne pas être peiné en voyant son triste sort. Ajouté à ça les terribles épreuves qu'il traverse au cours du film, dont un lynchage en place publique, et le voir malheureux donne en permanence l'envie de le consoler à cause de tout ce qu'il endure.

En dehors de lui, il y a la gitane Esméralda. Et oui! N'oublions pas cette danseuse de rue faisant l'essence même de l'univers que ce soit le roman et/ou ses adaptations. De plus, contrairement à l'oeuvre de Victor Hugo, Esméralda n'est pas la naïve ingénue avec peu de personnalité mais une jeune fille avec du caractère n'hésitant pas à dire ce qu'elle pense et étant très courageuse.

Sans compter le fait qu'elle est TRÈS loin des Héroïnes/Princesses Disney habituelles vu qu'elle n'en est pas une. En effet, ce n'est pas une jeune fille ayant grandi dans un monde de riches superficiels et/ou bornés mais une jeune fille à la rue ayant grandi dans la pauvreté et obligée de faire la manche en dansant pour se nourrir. Chose qu'on ne voit pas tous les jours chez Disney encore à l'heure actuelle (quoique le fait qu'Asha, l'héroïne de Wish, n'étant également pas une Princesse et vivant dans un milieu modeste montre que Disney savent sortir de leur norme quand ils font des efforts)

_et pour les gens qui croient que sa chèvre Djali est un personnage spécifiquement inventé pour le film: c'est faux. Elle existe dans le roman de base_

En ce qui concerne Phoebus, ceux ayant vu le film le trouvaient ennuyeux disant affirmant que l'avoir fait passer de fiancé infidèle et adultère à homme bien attentionné et brave le rendait inintéressant; la fiancée en question, Fleur-de-Lys étant absente du film. Ben, en fait non. C'est un personnage avec des principes moraux louables, ayant beaucoup d'humour tandis que son allure est loin de celles des protagonistes Disney naïfs habituels puisqu'il a une allure d'adulte avec une barbe. De plus, même s'il a l'allure classique du mec fort et courageux, le fait qu'il ne soit pas le héros central, Quasimodo le Bossu difforme étant le protagoniste, montre que Disney tente de sortir de sa zone de confort.

En parlant de ça, le fait d'avoir transformé des gitans voleurs de bébés en gitans opprimés par un système de soi-disant justice injuste montre que Disney ou pas Disney, ces derniers n'hésitent pas à aborder des sujets graves comme le rejet de la différence et le racisme de manière frontale allant jusqu'à montrer des rafles de gitans.

Parmi eux, il y a le charismatique Clopin, personnage aux intentions plutôt ambigus au sujet duquel on ne sait jamais s'il est digne de confiance ou non et pouvant être très drôle. De plus, le fait d'avoir fait de lui un mix entre personnage et narrateur donne l'impression que le film fait un vague mélange du Clopin d'origine et de l'auteur Pierre Gringoire, personnage du roman n'apparaissant pas dans le film. Néanmoins, il est triste que Clopin n'apparaisse qu'en tant que meneur des gitans et n'ait que quelques secondes d'écran avec Esméralda alors que dans le roman, le personnage est réputé comme étant une figure fraternelle très présent pour notre gitane préférée. Quel dommage de ne pas avoir exploré ce potentiel.

En parlant des points négatifs concernant les personnages: certains d'entre eux sont ratés.

En effet, les soi-disant comic-reliefs, à savoir les gargouilles, exclusivement inventés pour le film, passent leur temps à faire des blagues bien peu drôles et n'ont pas leur place dans une histoire sérieuse. La seule étant réellement amusante est la Volière ne se limitant pas à un rôle de comic-relief mais à une figure maternelle bienveillante. De plus, elle a également un gag récurrent faisant sourire et les créateurs font, à travers elle, un clin d'oeil sympathique à Le Magicien d'Oz au cours du film.

De plus, nombreux sont les gens à penser que les gargouilles sont des amis imaginaires de Quasimodo vu qu'ils n'interagissent presque jamais avec quelqu'un d'autre que lui durant le film. Ce qui voudrait dire que même ce qu'on appelle le soulagement par la blague serait en fait le fruit du désespoir de notre protagoniste.

_Disney un monde enchanteur. Tu parles!_

Mais revenons aux bons personnages et parlons du meilleur d'entre eux: Frollo.

Ce dernier est souvent au sommet des tops des meilleurs méchants Disney. Ce qui n'est pas pour rien. En effet, ce qui rend Frollo particulièrement terrifiant et que, contrairement à de nombreux méchants Disney étant parfaitement conscients d'être des raclures, Frollo est sincèrement persuadé d'être quelqu'un de bien. Il n'est pas méchant par rancoeur ou par plaisir d'être méchant mais par idéologie toxique. À travers lui, Disney n'hésite pas à parler de cruel fanatisme religieux tuant massivement des personnes considérées comme hérétiques et démoniaques en se croyant être au service de Dieu alors que le fanatisme en question ne provoque que les massacres de gens innocents.

De plus, Frollo ne se limite pas qu'à cela. En effet, Le Bossu de Notre-Dame a conservé la partie la plus dérangeante de Notre-Dame de Paris, à savoir, le désir sexuel de Frollo envers Esméralda. Non seulement dans une scène malaisante le montrant renifler les cheveux de la gitane mais aussi dans des séquences terrifiantes où il parle de façon explicite de son désir le rendant fou et fait du chantage sexuel à une femme qu'il a condamné à mort.

Inutile de nier que montrer ceci dans un film tout public est bien plus qu'osé puisque le sexe est le dernier sujet que l'on souhaite évoquer dans un film d'animation vu par des enfants.

Penchons-nous maintenant sur le doublage

En ce qui concerne ce dernier, il y a du bon et du mauvais.

Francis Lalanne en Quasimodo est une énorme erreur de casting. On le voit ici à la hauteur de sa réputation de chanteur du dimanche puisque chacune de ses répliques tombent à plat dès que le Bossu ouvre la bouche. Et quand il chante, c'est encore pire mais on parlera de ça plus bas.

Si Rebecca Dreyfus est une bonne Esméralda lorsque le personnage parle, sa voix chantée, Claudia Meyer, est horrible à entendre au point qu'on ne qu'avoir envie de se boucher les oreilles dès qu'on l'entends.

Emmanuel Jacomy en Phoebus est juste excellent. De plus, ce n'était pas la première fois qu'il bossait chez Disney puisqu'il avait déjà interprété la Bête dans La Belle et la Bête cinq ans auparavant.

Mais l'un des meilleurs est sans le moindre doute Bernard Alane en Clopin empli d'énergie et de bonne humeur durant tout le film avec des répliques cultes que l'on cite encore et encore aujourd'hui; la meilleure étant probablement

L'inconvénient est que votre vie s'arrête ici.

Dommage qu'il fasse aussi, tout comme Michel Mella, l'une des gargouilles pas drôles.

Heureusement, la seule gargouille réussie est interprétée par Perette Pradier (RIP) qui avait déjà bossé chez Disney vingt-neuf ans auparavant puisqu'elle avait été l'immonde Médusa dans Les Aventures de Bernard et Bianca. Et comme on la voit passer de substitut de (belle-)mère tyrannique à figure maternelle bienveillante, cela a de quoi déstabiliser.

Cependant, le meilleur des meilleurs reste la voix de Frollo: Jean Piat (RIP). Ce dernier n'en était pas non plus à son coup d'essai chez Disney puisqu'il avait interprété un autre méchant dans un autre film d'animation sorti deux ans auparavant; à savoir Scar, l'horrible meurtrier fratricide dans Le Roi Lion.

Jean Piat délaisse le personnage Shakespearien qu'il avait été dans ce film en faisant un sinistre individu bien plus "méchamment" réaliste dans Le Bossu de Notre-Dame: jamais moqueur, ni mielleux mais s'exprimant de manière neutre, étant glacial, brutal, meurtrier et cachant sa brutalité et sa colère pouvant, néanmoins, surgir à tout instant dès que quelqu'un conteste son autorité, qu'il parvient à lire en une personne comme dans un livre ouvert ou se retrouve face à des gitans qu'il considère comme des hérétiques.

Ah, puisqu'on revient sur eux. Malgré le fait qu'ils soient montrés comme étant injustement rejetés, ils ne sont pas représentés de façon flatteuse. Déjà, la plupart d'entre eux sont victimes du white-washing et sont à peine mats Clopin inclus.

Et ce n'est pas le seul problème à leur sujet.

Pour que vous compreniez mieux les problèmes en question, petite citation d'un youtubeur

Tout le monde que ce sont des voleurs mais pourtant, il y a un Festival en leur honneur. Frollo jure de tous les traquer et, pourtant, il se montre au Festival sans les arrêter. Esméralda dit qu'ils ne sont pas des voleurs mais on voit leur repère secret où se trouvent des trucs qu'ils ont volé. Je suppose que vous pouvez dire que ça montre la complexité de la culture des gitans mais je crois que les enfants auraient l'esprit embrouillé en voyant ça.

En parlant de ça, la VF s'embrouille en permanence sur comment désigner les gitans en aléatoirement les mots gitans, bohémiens ou encore égyptiens n'ayant pas grand-chose à voir entre eux alors que la VO se contente d'employer en permanence le mot "gypsy" pour ne pas s'emmêler les pinceaux sur les origines des opprimés traqués.

Seule Esméralda ne souffre pas du white-washing et a l'allure d'une "étrangère" injustement traquée parce qu'elle est soi-disant hérétique. Parce que oui, étant donné que dans ce film, les gitans ne sont pas des voleurs de bébé, Esméralda n'est plus une "fausse gitane blanche" arrachée à sa famille par lesdits gitans mais est une vraie gitane.

Merci pour ça Disney.

Hélas, il y a d'autres défauts comme le fait que le lynchage de Quasimodo soit adouci par le fait qu'on lui lance des légumes et non pas des pierres, ce qui atténue la cruauté de la foule durant la séquence. On sent que la censure est passée par là et que le seul moyen de la contourner pour faire comme si notre héros était lynché jusqu'au sang, il fallait remplacer ce dernier par des tomates. Habile chers créateurs car, malgré ladite censure, vous avez réussi à rendre la scène authentique.

Enfin, revenons à ce qui ne pas. La romance Esméralda/Phoebus qui, si elle mignonne, n'apporte pas grand-chose au film. Parce que, oui, dans cette histoire, bien qu'il se rapproche d'Esméralda au cours de l'histoire, Quasimodo n'a pas de romance avec elle. On peut dire que, pour un film parlant de ne pas juger sur les apparences, cela est hypocrite qu'Esméralda finisse avec un bel homme. Cependant le fait que le héros aide une fille ne devenant sa love-interest après ceci évite le cliché plus qu'irritant du nice-guy montrant ainsi que quand on veut réellement aider quelqu'un de manière désintéressée, il ne faut pas attendre de récompense en retour et faire preuve de bonté gratuite.

Mais restons sur les défauts pour l'instant.

Même si elle est intelligente, courageuse et montre une personnalité affirmée, Esméralda devient un objet de désir aux yeux des personnages masculins centraux durant le film; à savoir Quasimodo, Phoebus et Frollo la trouvant belle au point de se dire que ce mot a été inventé pour elle.

Mais bon. Ca, ça vient du roman, pas directement du film.

De plus, elle finit dans le rôle de la demoiselle en détresse vers le dernier tiers du film. Quelle tristesse!

Malgré le fait que le méchant soit habillé comme une sorte de Pape pour illustrer les fanatiques religieux haut-placés abusant de leurs pouvoirs, le fait que Frollo, étant un prêtre dans le roman, soit devenu un juge dans le film ruine toute la critique de la corruption de l'Eglise que l'on trouvait dans l'histoire originale. De plus, le fait que le film aie mis deux croyances opposées à travers l'Archidiacre tolérant de Notre-Dame accordant le droit d'asile aux gitans et le tyrannique fanatique Frollo disculpe l'Eglise de sa corruption en faisant croire que le fanatisme religieux est dû aux individus n'ayant rien compris aux "bonnes valeurs de l'Eglise".

Chose renforcée par une chanson d'Esméralda étant une prière horriblement niaise dont on se serait largement passé.

Mais bon, pouvait-on s'attendre à ce qu'un pays dont la devise est "In God we trust" fasse un film critiquant l'Eglise? Probablement pas.

Ah! Puisqu'on parle de chansons.

"Chanson" est le premier mot auquel on pense quand on entends le mot Disney (bien qu'il n'y en ait pourtant pas dans tous les films Disney).

Comme dans de nombreux Disney du Second Âge d'Or tels que La Petite Sirène ou encore Aladdin, Alan Menken est là pour montrer son talent musical. Certains disent même aujourd'hui que la musique de Le Bossu de Notre-Dame est sa meilleure composition chez Disney.

Est-ce vrai?

Malgré quelques hics comme la prière en question ayant pour titre Les bannis ont droit d'amour ou l'affreuse chanson inutile des gargouilles appelée Un gars comme toi, ses compositions sont juste excellentes. Plus particulièrement la chanson d'ouverture Les cloches de Notre-Dame commençant dans le noir avant même que le logo Walt Disney Pictures n'apparaisse à l'écran.

_Les vraies cloches de Notre-Dame de Paris ont beau ne plus sonner pour l'instant, ce film nous permets de ne pas oublier qu'elles existent encore_

Hélas, toutes les chansons de Quasimodo, belles sur le papier, sont gâchées par l'horrible voix Francis Lalane ou le chanteur du dimanche massacrant allègrement la magistrale musique d'Alan Menken. Mieux vaut les écouter en VO avec la voix de Tom Hulce étant bien plus agréable à l'oreille.

_En même temps, ça aurait été un comble si Mozart avait été nul en musique dans un film avec des chansons_

Une autre chanson très appréciée est La Cour des miracles. Pas seulement parce qu'elle est entraînante mais parce qu'elle montre les conséquences de du racisme sur les gitans se mettant à maltraiter des "blancs" innocents voulant pourtant les aider. On sent ainsi une absence de manichéisme dans un monde où il faut apprendre à s'écouter les uns les autres pour lutter contre l'oppression.

Chose davantage montrée avec le fait que des gentils pensent pouvoir aider les opprimés tout en restant du côté des méchants pour des raisons semblant légitimes (Frollo est le maître de Quasimodo exerçant une immense pression psychologique sur lui. Phoebus est le Capitaine de la Garde pensant qu'il est possible de raisonner Frollo.) mais devant se remettre en question pour comprendre qu'il ne faut pas rester aux côtés d'individus irrécupérables mais bel et bien les affronter pour agir de manière réellement juste.

Pour revenir aux chansons, la meilleure d'entre elles est, sans le moindre doute, la chanson Infernal avec un Frollo révélant son désir pervers et immonde envers Esméralda qu'il juge impie dans des images de flammes et des scènes d'hallucination montrant des Images de l'Inquisition de manière frontale.

Chanson en ayant terrorise plus d'un que ce soit du côté des enfants ou du côté des adultes.

De plus, durant de nombreuses scènes, on entend des Choeurs chanter en latin pour renforcer l'intolérance religieuse de Frollo avec des paroles dignes de chants funèbres.

Mais malgré tout ça, il est difficile voire impossible pour les puristes de Notre-Dame de Paris d'aimer Le Bossu de Notre-Dame pour toutes les raisons suivantes

-Il n'y a pas de Pierre Gringoire abandonnant Esméralda à son triste sort tout en emportant Djali avec lui

-Djali n'est pas indirectement responsable de la condamnation à mort d'Esméralda

-Esméralda n'est pas pendue en place publique pour avoir refusé de céder au chantage sexuel de Frollo mais est envoyée au bûcher et sauvée par Quasimodo de ladite exécution

-Quasimodo ne jette pas Frollo du haut de Notre-Dame pour le punir Frollo se menant tout seul à sa perte à travers une image métaphorique de sa damnation

-Quasimodo ne se laisse pas mourir à côté d'Esméralda puisque cette dernière survit, ce qui fait que Quasimodo ne se suicide pas et renonce à Esméralda en s'épanouissant sans avoir besoin de vivre une romance

-Phoebus n'abandonne pas lâchement Esméralda pour épouser une Fleur-de-Lys inexistante mais retrouve Esméralda pour vivre avec elle

-Clopin ne meurt pas courageusement durant l'assaut sur la place publique devant Notre-Dame et reste auprès des siens

Mais le plus gros reproche ayant été fait au film, en ce qui concerne les infidélités à Notre-Dame de Paris, est le suivant

-Frollo n'est pas un homme pouvant se montrer humain en adoptant volontairement un enfant bossu et tentant d'aider son frère Jehan faisant pleins de bêtises graves mais un monstre sans humanité sans famille prêt à noyer un bébé avant de l'adopter par contrainte.

Si l'on peut, en effet, dire qu'avoir fait de Frollo un méchant très méchant est réducteur pour le personnage étant plus subtil dans le roman, il ne faut pas nier que le fait qu'il soit plus humain dans l'histoire originale nous mets "un peu" en empathie avec lui parce qu'il a souffert avant de avant l'apparition de son désir pour Esméralda étant montrée comme la souffrance de trop le menant à sa perte. Cela alors qu'on parle quand même d'un homme faisant du chantage sexuel à une pauvre jeune fille n'ayant rien fait.

Ce qui est plus qu'horrible vu que ça nous pousse "presque" à avoir de la compassion pour un agresseur sexuel alors que ces derniers sont des individus immondes et dangereux ne méritant aucune pitié et devant être mis hors d'état de nuire.

Ainsi, le fait d'avoir fait de Frollo un pur monstre irrécupérable sans background tragique, ni humanité nous montre que les vrais agresseurs sexuels ne méritent aucune pitié et doivent être mis hors d'état de nuire pour leurs crimes dont ils sont pleinement responsables.

Pour revenir sur le final du film: même si la fin tragique du roman a été laissée de côté pour faire une fin plus optimiste, Le Bossu de Notre-Dame n'en a pas moins hésité à aborder des thèmes matures pas évidents à comprendre pour les plus jeunes mais voulant, néanmoins, les inciter à se poser sur le rejet de la différence à travers une question plus qu'importante

L'homme est-il le monstre ou le monstre un homme?

Cependant, tous ces sujets, ainsi que ceux de l'intolérance et du racisme, restent plus que difficiles à aborder pour des enfants.

Comme l'a si bien dit Linksthesun au sujet de ce film

Tu peux mettre l'étiquette Disney dessus, rajouter des sidekicks qui se veulent drôles et être en images d'animation. Mais quand tu parles de racisme, de désir sexuel, de séquestration, d'insubordination salvatrice, de rejet de la différence, tu peux pas espérer que des enfants comprennent[...]quand t'es un gosse, tu comprends rien des problématiques soulevées par le film.

De plus, il était difficile de savoir à qui était réellement destiné le film quand on voit la différence de tons entre le marketing...

https://www.youtube.com/watch?v=6AwWeMAOvTY

...et le film lui-même

https://www.youtube.com/watch?v=nBhPHvbJJ08

Résultat, à sa sortie, le film n'a pas trouvé son public car, en dehors du fait que nombreux sont ceux pensant que Victor Hugo et Disney ne font pas bon ménage, le public ne savait pas à qui ce film s'adressait.

Néanmoins, Le Bossu de Notre-Dame a un mérite faisant qu'il vaut le visionnage: étant donné qu'il aborde des thèmes adultes tout en étant conscient d'être tout public, on peut l'applaudir car il ne prend pas les enfants pour des c*ns.

BlackBoomerang

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