Tentons d'élucider ensemble le mystère entourant la fabrication de ce déchet toxique et remontons le temps jusqu'en été 1998 où fût annoncée, au milieu de toutes les autres suites Direct-To-Video produites à la chaîne, The Hunchback of Notre Dame Deux: The Secret of the Bells (anecdote amusante, Disney se débarrasseront de ce sous-titre inutile, et surtout illogique, lors de la mise en vente du film mais il sera récupéré par les distributeurs étrangers dont la France pour des raisons inconnues).
En deux temps trois mouvements, le film est finalisé vers l'Automne 1999 (les crédits mentiront en affichant un "2000") mais est contraint d'être repoussé pour que sa star puisse enregistrer la chanson du générique de fin. Une fois la tâche exécutée, la date est encore décalée à 2001 puis à nouveau placée avec une autre année de retard en 2002. Nous avons donc une suite vite manufacturée en à peine un an mais restée 3 ans dans les tiroirs à prendre la poussière. Ces vendus craignaient-ils une volée de bois vert? N'en doutons point. On se questionne cependant sur d'où est sorti l'argent pour payer le casting, chaque acteur du Bossu de Notre-Dame, et c'est une première!, étant revenu au micro : Tom Hulce, Demi Moore, Kevin Kline, Jason Alexander, et ils sont même rejoints par d'autres vedettes telles Jennifer Love Hewitt et Haley Joel Osment. DisneyFrance n'y feront pas exception et convaincront même Francis Lalanne de prêter une deuxième fois sa voix à Quasimodo.
L'hypothèse la plus probable est que tous les billets sont partis dans la récupération des stars et qu'il ne restait que quelques pépètes pour terminer les dessins. Ceci expliquerait le véritable supplice oculaire que nous inflige ce DTV, accumulant les esquisses approximatives (des visages parfois méconnaissables), les couleurs criardes (tout le film est drapé d'une teinte orange vomitive) et les effets de mis en scène miteux (l'arrivée au cirque avec une dizaine de pauvres clampins), désavantagé par un budget de clodos.
Le Bossu de Notre-Dame 2 annonce grosso-modo ce que sera la démarche de suites comme Cendrillon 2 : Une vie de princesse, des produits reconnaissant qu'il n'y a plus rien à raconter et qui promettent uniquement des retrouvailles avec les héros des films originaux sans prises de tête, des passe-temps sans prétention ou rien n'a évolué pour ne pas contrarier le bambin moyen. Ainsi, aucun des événements de la révolte de Paris n'a de répercussion si ce n'est le fait que tout le monde est heureux au pays des Bisounours. Les seules figures d'autorité visibles sont les gardes royaux menés par Phoebus, les bohémiens se limitent à Clopin et Esméralda et la Cathédrale ne signifie plus rien, tant pour son hôte que pour le film lui-même, tout juste est-ce de la décoration. Toute mention de religion, de politique ou de sujet à débat est évitée pour se recaler sur une insipide comédie romantique qui va enseigner à ses jeunes téléspectateurs exactement la même leçon que dans la précédente aventure.
L'édulcoration est si alarmante que les gargouilles en viennent à ne plus faire tâche, chaque scène n'ayant pour cible que les enfants en très bas âge. Dégoulinant de niaiseries, le scénario ne sait absolument pas quoi foutre des rôles secondaires (le contexte étant en stand-by, que peut-on faire d'eux en même temps?), seule la romance entre le sonneur de cloches et une nouvelle arrivante au ville "intéressant" Bradley Raymond. Sans être la plus honteuse du monde, l'idylle ne convainc jamais tant tout est du rabâchage sans saveur saupoudré de dialogues ridicules et de malentendus horripilants. Unique bonne idée à retenir, avoir donné à Madeleine un physique assez lambda, ne la rendant ni vulgaire ni trop belle pour enfermer les gosses dans des mensonges. Cela dit, allez savoir si c'était volontaire.
Rejeton aussi fadasse qu'hérétique en comparaison aux risques pris par son aîné, Le Bossu de Notre-Dame 2 : Le Secret de Quasimodo n'a aucun mal à trôner aux côtés du Monde Magique de La Belle et la Bête dans la catégorie des pires suites Disney jamais produites. Sa laideur graphique, ses musiques sans inspiration, la puérilité de son écriture et l'humiliation de ses personnages en font un sacrilège impardonnable.