4 couples plus ou moins élastiques dans un immeuble, et leurs rencontres au café du coin, dans la cour, devant les mêmes fenêtres du premier étage.
Les scènettes brèves, parfois très brèves, se télescopent, aussi brutalement que les mots et les corps. Scénettes de l'ennui, d'une vie sans horizon, de la misogynie ordinaire. Prostitution de quartier, petits chefs sans envergure. Des plans frontaux quasi uniquement, qui plaquent les acteurs au mur, sorte de couplets sans fin d'une misère géographique, d'une immobilité fatale, couplets à peine brisés dans leur monotonie par des plans réitérés d'une petite promenade à deux, bras dessus bras dessous et de leur petite ritournelle bastringue.
Des dialogues toujours aussi francs, simples et précis, acides au besoin, qui excellent dans l'esquisse de rapports de force, jouant sur des clichés mais avec une énergie qui les bouscule et les rafraîchit.
Puis l'arrivée de l'étranger à mi-film. Le bouc, émissaire bien sûr. Tout cet ennui se cristallise petit à petit en haine et en jalousie. Portrait du racisme ordinaire, d'une Allemagne sans avenir que Fassbinder prévoit encore "nazie", au besoin et à l'occasion.