Le marshal fédéral Mackenzie Bovard (Robert Taylor) vient d'envoyer derrière les barreaux le troisième des quatre membres d'un gang coupable d'une attaque de diligence, qui a coûté la vie à son frère deux ans auparavant. Plus qu'un à boucler, et le bras armé de la justice aura fait son travail sur cette affaire. Celui que l'on surnomme dédaigneusement "le bourreau" se rend à Fort Kenton, où le quatrième bandit, un dénommé John Butterfield (Jack Lord), a été soldat. Guère aidé par le commandant, qui lui livre une vague description de sa cible ("grand, blond"), il est envoyé par un aide de camp vers l'ancienne petite amie du hors-la-loi, Selah Jennison (Tina Louise), qui travaille au lavoir du fort. Puisque les deux premiers membres du gang ont déjà été pendus et que le troisième croupit en prison, elle seule peut désormais identifier Butterfield. En lui faisant miroiter la prime de 500 dollars offerte par la Wells Fargo, Bovard espère la convaincre de l'aider.
Sûr de son fait, il se rend alors dans la ville voisine, où le suspect se serait installé sous une fausse identité. En arrivant sur place, Bovard fait la connaissance du shérif local Buck Weston (Fess Parker), à qui il fait part de ses soupçons quant à un dénommé John Bishop. Problème : depuis son arrivée en ville il y a deux ans, ce Bishop passe pour un honnête citoyen, apprécié de tous. L'enquête de Bovard ne s'éclaircit pas davantage lorsque Selah arrive, trois jours plus tard, et fait semblant de ne pas reconnaître le suspect...
Western tardif dans la longue carrière de Michael Curtiz, sorti en 1959 deux ans avant sa mort, Le Bourreau du Nevada n'est pas vraiment passé à la postérité. Et pour cause ! Bien que bénéficiant d'une réalisation sobre et efficace, d'un joli noir et blanc et d'un honnête scénario de Dudley Nichols (La Chevauchée fantastique, L'Attaque de la malle-poste, La Captive aux yeux clairs, Du Sang dans le désert, pour ne citer que ses meilleures contributions au genre), ce western essentiellement urbain donne la sensation de traîner en longueur, malgré ses 1 h 27 seulement. Le côté enquête, plutôt atypique dans cet univers, compense relativement bien le manque de scènes d'action, mais le dernier quart d'heure en mode "happy end + petits sourires entendus" vient hélas tout gâcher.
Surtout, les acteurs brillent par leur manque de crédibilité, de Robert Taylor et Fess Parker qui font le strict minimum à la plupart des seconds rôles qui en font trop. Seule à surnager au milieu de cette médiocrité : l'exquise Tina Louise, définitivement la meilleure raison de regarder ce film ! Un an après ses débuts remarqués dans Le petit arpent du bon Dieu, et juste avant l'excellent western enneigé qu'est La Chevauchée des bannis, la merveilleuse jeune femme (à défaut d'être une merveilleuse actrice, je le concède) suscite un enchantement à chacune de ses apparitions devant la caméra, prenant son bain, enfilant ses bas, descendant l'escalier dans une élégante robe ou s'accordant une petite longueur dans l'étang... Aaaah, Tinaaaa !!!