⚠️ Une maintenance est prévue ce Mercredi 4 décembre de 9h00 à 13h. Le site sera inacessible pendant cette période.

Quelques jours à peine après "La chute de la maison Usher" (Epstein, 1928), j'ai continué mon parcours dans le cinéma muet en découvrant le film d'une star du cinéma muet, aujourd'hui, hélas assez oublié : on peut que remercier la Cinémathèque de nous faire redécouvrir ses films et merci, personnellement, à mon ami spécialiste du cinéma muet, qui m'a chaudement recommandé cet acteur, réalisateur : Ivan Mosjoukine.


Retour en 1923. J'ai vécu les 108 minutes de découverte de ce film comme un trip, ayant le sentiment d'avoir voyager dans le temps, dans une époque, que je n'ai hélas, pas connue.
Malgré une ouverture un peu effrayante (c'est un cauchemar), la suite nous présente une femme qui est mariée avec un type très riche qui la soupçonnera bientôt de le tromper mais qui se méprendra et engagera un mystérieux détective pour lui rendre son âme...


Tout d'abord, le film est une déclaration d'amour à Paris : on y voit la ville de l’époque, qui apparaît si moderne, fluide, vivante mais déjà tout ce qui contient une ville : toutes les voitures, tous les gens. On aura même une course-poursuite et des séquences sur les Champs-Elysées. Du fait qu’il fut tourné en décors réels, on y voit des gens regarder directement la caméra, ne sachant visiblement pas qu’ils sont filmés.
J’ai vraiment beaucoup aimé ces séquences de Paris. Ça m’a fait penser bien sur au clip « Truly, Madly, Deeply » (Savage Garden, 1996), nous faisant voyager aux quatre coins de cette ville.
Il y a même une scène à un moment où « Elle » (la femme) et le détective se disent tout ce qu'ils y aiment.
A 34 ans, pour son dernier film en tant que réalisateur, Mosjoukine met tout ce qu’il aime dans le cinéma. Derrière la caméra, il filme donc avec amour Paris, ose, outre les scènes oniriques, quelques expérimentations en termes de plan et comme acteur : il est vraiment irrésistible – souvent drôle, parfois excessif dans le rôle de ce détective. On sent qu’il est en roue libre, improvisant peut être : la scène, encore, de la déclaration d’amour à Paris où il se mets debout, se tenant sur les pieds de deux accoudoirs d’une chaise, montre une vraie souplesse du corps.
Il maîtrise son récit du début à la fin, plus on avance, plus on comprend où il veut en venir et le message qu’il veut délivrer. C’est une œuvre – un moment – qui m’a secouée.
Pas vraiment un conte – sauf le ressort fantastique pour faire avancer l’histoire – mais plutôt une histoire parfaitement cohérente, avec un début et une fin, dans un Paris de l’époque. Une œuvre extrêmement romantique.

Créée

le 26 juil. 2021

Critique lue 56 fois

Derrick528

Écrit par

Critique lue 56 fois

D'autres avis sur Le Brasier ardent

Le Brasier ardent
JKDZ29
8

Le Caméléon de Montmartre

Dans un monde de rêves où règne la nuit, la folie s’immisce dans les esprits. Elle attire les âmes vers la frénésie et les excès, faisant plier leurs volontés, pour les précipiter dans l’éternel...

le 4 mars 2019

5 j'aime

Le Brasier ardent
David_L_Epée
9

Une femme envoûtée par Paris

Quelques années après la Révolution d’Octobre, de nombreux cinéastes russes sont amenés, pour des raisons diverses, à quitter l’Union soviétique et aller chercher ailleurs un cadre plus favorable...

le 6 janv. 2021

4 j'aime

1

Du même critique

Love Sux
Derrick528
7

Retour aux sources

Avec le single "Bite Me" sorti il y a quelques mois : un son bien pop-rock et un clip qui nous rappelait les bonnes années 2000, il était clair qu'Avril Lavigne allait revenir à ses sources, à ce qui...

le 25 févr. 2022

3 j'aime

Un Cas pour deux
Derrick528
7

Matula et les avocats

Je n’aime pas faire des critiques sur une œuvre qui n’est pas terminée – au moment où j’écris ces lignes, « Un cas pour deux » est toujours en tournage, donc je vais centrer cette critique sur la...

le 22 juin 2022

3 j'aime

Le Cerveau
Derrick528
6

Quatre cerveaux pour un magot

Le film se suit pour Belmondo, qui en est à ses premiers films de cascades, il avait alors 35 ans et le voir escalader un immeuble, se glisser en dessous un wagon ou comme dans le final rester...

le 2 août 2021

3 j'aime

1