⚠️ Une maintenance est prévue ce Mercredi 4 décembre de 9h00 à 13h. Le site sera inacessible pendant cette période.

Depuis Ils se marièrent ..., Yvan Attal a tenté d'élargir sa palette de réalisateur, avec les résultats catastrophiques que l'on sait (Do not Disturb et Ils sont partout). Le brio peut sembler loin de son univers mais ce nouvel effort dans des thématiques nouvelles, s'il apparait inégal n'a pas que des défauts, loin de là. Le postulat de départ qui voit un vieux professeur amoureux des mots et un tantinet réactionnaire se frotter à une jeune ambitieuse issue de la banlieue a quelque chose d'un peu forcé dont on croit deviner les tenants et les aboutissants : l'affrontement, le rejet puis la complicité et le respect. Il y a beaucoup de cela mais pas uniquement et pas totalement. Déjà, un film sur la rhétorique et l'éloquence qui cite Schopenhauer et Ciceron ne peut être totalement mauvais. Des mots pour expliciter sa pensée ou la travestir : le côté didactique du film n'est pas asséné de façon scolaire malgré une variation de postures assez codifiée et rassurante. Comme attendu, Auteuil est brillant, par le verbe et le jeu et il fallait bien son talent pour faire passer un personnage de vieux cynique et mal embouché qui aime à titiller par la provocation. Camélia Jordana se positionne sur un tout autre registre, celui de la jeune femme décidée mais fragile et elle n'a pas à rougir de sa prestation face à un Auteuil impérial. Le brio, celui des concours d'éloquence, ne culmine cependant pas dans des joutes oratoires, finalement trop vite expédiées au profit du thème sous-jacent qui est le déterminisme social, une idée que le film combat avec parfois une grande maladresse mais non sans conviction. Le schéma est grosso modo celui de My Fair Lady, revu et corrigé avec une intrigue périphérique sentimentale pas des plus heureuses. Il y a dans Le brio une certaine volonté de s'éloigner des clichés et si la mission n'est pas complètement remplie, il reste un film plutôt sympathique, sans temps morts, correctement écrit et réalisé.

Cinephile-doux
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Au fil(m) de 2017 ...

Créée

le 12 sept. 2017

Critique lue 9.6K fois

48 j'aime

1 commentaire

Cinephile-doux

Écrit par

Critique lue 9.6K fois

48
1

D'autres avis sur Le Brio

Le Brio
Cinephile-doux
6

Le poids des mots

Depuis Ils se marièrent ..., Yvan Attal a tenté d'élargir sa palette de réalisateur, avec les résultats catastrophiques que l'on sait (Do not Disturb et Ils sont partout). Le brio peut sembler loin...

le 12 sept. 2017

48 j'aime

1

Le Brio
verypops
3

Un magnifique sujet réduit à néant.

C'est l'histoire d'un brillantissime et charismatique professeur de l'université Assas, un peu raciste mais plutôt incompris en fait, qui va être amené à devoir éduquer cette pauvre petite arabe de...

le 7 déc. 2017

27 j'aime

4

Le Brio
SBoisse
5

Trop gentil

Pour paraphraser Henri Jeanson, on ne fait pas de bon cinéma avec de bons sentiments. Yvan Attal nous propose une actualisation du conte du prince et de la bergère. Jadis, les contes étaient cruels,...

le 25 juin 2019

25 j'aime

3

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 28 mai 2022

79 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

79 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

72 j'aime

13