Le poids des mots
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le 12 sept. 2017
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Filmographie étonnante que celle de Yvan Attal réalisateur. Quand on pense à quel point il s'est fait décrier avec son précédent film, une comédie dénonçant les clichés à l'encontre des juifs alors qu'ici il a tout de même été acclamé (du moins il me semble).
L'intrigue est globalement bien ficelée. Un peu facile. Et expéditif. Mais on trouve une belle écriture de personnages, les relations se nouent 'naturellement'. Ce qui est dommage c'est d'avoir étalé l'intrigue sur si longtemps là où elle aurait gagné en efficacité s'il n'y avait eu qu'un seul tour, ou deux à la limite à effectuer. Le moment où on la voit enchaîner les victoires est justement un passage un peu facile et dont on se distancie : le combat de l'héroïne, au fond, ce n'est pas de gagner ce concours, mais de trouver sa place. La voir réussir durant ces speechs mais aussi voir la toute dernière scène, ce n'est pas important. En revanche, celle de l'accusation du prof, ça c'est bien : les deux personnages poursuivent leur lien, l'héroïne existe pour elle-même, s'exprime et utilise tout ce qu'elle a appris. C'est aussi le seul combat qui en vaut la peine parce que le seul qui soit vraiment suivi du début à la fin. En effet, le problème des autres débats, c'est qu'on n'assiste pas au discours de l'interlocuteur ni à celui de l'héroïne. Les dialogues sont chouettes, saupoudrés d'humour. Mais ça reste un peu facile par moment.
La mise en scène aurait mérité d'être un poil plus discrète. Attal a l'habitude de la jouer à l'américaine ; il calme ses ardeurs ici mais il subsiste quelques tics malvenus. Ce n'est pas que ses propositions soient mauvaises, elles sont même pertinentes, utiles et efficaces, mais ça distrait parfois un peu le spectateur. Autant l'actrice principale est parfaite dans son rôle autant je ne suis pas complètement convaincu par Auteuil. Bien qu'il me fasse très fortement penser à mon professeur de sémiologie (ce personnage est le même que celui que mon prof pouvait jouer parfois en classe), Auteuil n'est pas hyper convaincant parce qu'il n'articule pas toujours très bien. Le moment dans le métro où il prend la parole, c'est touchant, ça fonctionne, mais on sent que ça marche surtout parce que c'est écrit ; en soi, sa manière d’alpaguer les gens n'est pas plus efficace que celle de l'actrice ; il est bon acteur pour toutes les autres scènes, il a une bonne tête, j'aime beaucoup ses grimaces, mais quand il s'agit de mettre en pratique ce que son personnage enseigne, il n'est pas malheureusement pas convaincant. La musique fonctionne, mais Attal ne semble pas sûr de lui : un petit rap de temps à autre, puis quelque chose de plus classique ; ça manque un peu de cohérence.
Bref, ça se regarde avec beaucoup de plaisir, de l'émotion aussi, c'est pas forcément subtil, mais c'est intelligemment écrit dans les grandes lignes, malgré quelques facilités et quelques digressions.
Créée
le 19 avr. 2018
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