Revoir en 2025 le film tant détesté de Brian DePalma s'avère intéressant. A l'époque, le film, jugé insipide et trop long, était surtout conspué pour sa forme. Et à l'image de son personnage principal, il avait été jeté en pâture, conspué comme pas permis, et accusé d'avoir dévitalisé le roman de Tom Wolfe. Ces critiques ont toujours été excessives. S'il ne s'agit pas du meilleur DePalma, on est clairement loin du naufrage annoncé. Certaines répliques sont mêmes franchement hilarantes et l'ensemble tient la route.
En 2025, Le bûcher des vanités ne rencontrerait sans doute pas un meilleur accueil. Le ton satirique est d'un genre méchant et acerbe qui n'a plus trop les faveurs de l'époque. Aucune institution, aucun aspect de la vie civile n'est épargné, et en clair, chacun en prend pour son grade. Les protagonistes rivalisent de mesquinerie et de vulgarité, et seul celui de Morgan Freeman reste digne tout au long de l'histoire. Mais surtout, l'ensemble très politiquement incorrect, est à contre-courant absolu de la pensée d'aujourd'hui.
Dans la filmo de Brian DePalma, Le bûcher des vanités est souvent le film qu'on oublie. Parce qu'il ne colle pas vraiment avec les thèmes habituels du réalisateur. Ce n'est pas un thriller, il n'y a pas de suspens, et ses figures de style habituelles sont quasi-absentes. Aucun ralenti et un seul split-screen quelque part au milieu... C'est sans doute l'un des moins réussis de ses bons films. Mais ça reste un bon film quand même.