Angles. Cercles. Spirales. Lignes obliques, perspective désordonnée et chaotique. Mise en scène statique, contrastant avec l'apparente chute figée des décors. A la craie, des lignes et des motifs couvrent le sol, courent sur le plafond, oppressent les personnages habillés et maquillés de noir. Figures géométriques, polygones irréguliers, murs construits comme des trapèzes, dépourvu de symétrie, d'un sens donné à l'espace : cubisme et surréalisme dialoguent et s'épousent dans un décor splendide et vertigineux, l'un des plus beau que le cinéma expressionniste allemand ait offert.
Hélas, et c'est dommage, ce Cabinet est loin d'être un chef-d'œuvre, voire même d'être un simple bon film. Si les décors sont sublimes, l'histoire, sa trame, le propos, paraissent vieillis, très schématiques, peu aboutis aujourd'hui : le film parait même, à des instants, tout à fait ridicule.
Ainsi demeure cet étrange et perturbant film : peu accompli narrativement, assez ennuyeux, mais fascinant de par sa maitrise technique et esthétique. En somme, un film important de l'expressionisme allemand, mais peinant franchement à atteindre l'intemporalité connu de ses petits et grands frères - je pense, entre autres, au Metropolis de Lang, sortit 8 années plus tard - qu'on lui a pourtant attribué.
B-Lyndon
4
Écrit par

Créée

le 3 févr. 2013

Critique lue 1.7K fois

17 j'aime

B-Lyndon

Écrit par

Critique lue 1.7K fois

17

D'autres avis sur Le Cabinet du docteur Caligari

Le Cabinet du docteur Caligari
Regard-Humain
8

Consultation psychiatrique.

Ce film a été pour moi l'occasion d'une des expériences cinématographiques les plus étranges de ma vie. Certes, il m'était déjà arrivé de voir des films muets mais jamais un film sans aucune musique...

le 18 déc. 2010

57 j'aime

Le Cabinet du docteur Caligari
RoroRoro
8

Expressionnisme: un courant qui ne tourne pas rond

Critique tirée du livre "1001 films à voir avant de mourir". "Le cabinet du docteur Caligari" est la clé de voûte d'un courant cinématographique fantastique qui fleurit en Allemagne dans les années...

le 12 déc. 2013

48 j'aime

7

Le Cabinet du docteur Caligari
Alex-La-Biche
7

Durch den Monsun... (air culte)

Lors de la fin de la Première Guerre Mondiale, les allemands et Robert Wiene restèrent sans voix, tant ce dernier réalisa un film muet qui sera considéré comme le précurseur du cinéma...

le 12 janv. 2015

26 j'aime

2

Du même critique

The Grand Budapest Hotel
B-Lyndon
4

La vie à coté.

Dès le début, on sait que l'on aura affaire à un film qui en impose esthétiquement, tant tout ce qui se trouve dans le cadre semble directement sorti du cerveau de Wes Anderson, pensé et mis en forme...

le 3 mars 2014

90 j'aime

11

A Touch of Sin
B-Lyndon
5

A Body on the Floor

Bon, c'est un très bon film, vraiment, mais absolument pas pour les raisons que la presse semble tant se régaler à louer depuis sa sortie. On vend le film comme "tarantinesque", comme "un pamphlet...

le 14 déc. 2013

80 j'aime

45

Cléo de 5 à 7
B-Lyndon
10

Marcher dans Paris

Dans l'un des plus beaux moments du film, Cléo est adossée au piano, Michel Legrand joue un air magnifique et la caméra s'approche d'elle. Elle chante, ses larmes coulent, la caméra se resserre sur...

le 23 oct. 2013

80 j'aime

7