Dans le train Arles-Paris, le prof de philosophie Mignonnet est contraint par un gangster (Marcel Bozzuffi) de transporter pour lui une serviette contenant de l'argent volé.
Ce n'est pas le film de Bernard Borderie qui nous apprendra que Fernandel a tourné dans de bien mauvaises comédies et que l'acteur n'a pas toujours été très exigeant concernant ses personnages. "Le caïd", au cours duquel quelques quiproquos font croire un temps à quelques candides témoins que Mignonnet est un pro de la pègre, n'est pas plus mauvais que les nanars dans lesquels Fernandel a pu jouer. Mais on est particulièrement affligé par cette façon de boulevard qui est une offense à l'intelligence du spectateur.
Passons sur le rôle principal -un couard entrainé dans une histoire de truands- sur sa pauvreté et sa banalité; on relève essentiellement ici la bêtise des seconds rôles et du scénario dont la complaisance agace au plus haut point. Le sujet est décrédibilisé par une écriture et une mise en scène pour le moins désinvoltes. Et plus encore par des personnages, parfois sans importance, crétinisés par des dialogues, des attitudes qui n'ont riien de "réel"! Le rôle féminin (Barbara Laage), empêtré dans un argot de Paname insignifiant, stigmatise l'incohérence et la vacuité de caractères déshumanisés et "boulevardisés".