Comment être prise au sérieux par l'armée et ses frères d'armes quand on est une femme ? Comment le stage d'entraînement pour officiers de la Marine U.S. le plus réputé pour sa difficulté montre ses limites ?
Film hybride épousant les genres du film d'aventure, de guerre et de drame féministe, "Le camp de l'enfer" varie au fur et à mesure du déroulé du récit. Il propose en effet un sujet grave, original et rarement traité mais qui déconcerte par le ton bancal de son traitement (on passe du ton léger et fanfaron à la Topgun au badass pas glam et glauque).
Heureusement le film dispose d'un casting et de moyens techniquement suffisamment solides pour ne pas trop le pénaliser (excepté le synthscore musical du pauvre). Malgré une réalisation impersonnelle et quelques invraisemblances, Skerritt s'en sort impeccablement comme à son habitude, idem pour Richard Roundtree et le délicieusement affreux Zerbe. Mais surtout mention spéciale à la rare Lisa Eichhorn qui étonne par la maîtrise d'un rôle psychologique et physique éprouvant que peu d'actrices oseraient jouer encore aujourd'hui. Une belle performance sans pathos qui aurait mérité d'être davantage développée (la faute à un scénar nuancé mais mal dégrossi) et qui détonne dans ce genre de série B burné peu enclin à la subtilité féminine.