Une de mes missions sur SC : réhabiliter les films sous-estimés. Pour ce film j'aurai seulement besoin d'une tenue de clergyman, d'une panoplie de drag queen, d'un canon de 20mm avec ses munitions, de plusieurs voitures et d'un tableau noir.
La tenue de clergyman, c'est pour faire une prière pour Michael Cimino dont c'est le premier film, grand réalisateur incompris, béatifié par l'industrie hollywoodienne pour The Deer Hunter avant de devenir un martyr du même Hollywood, massacré par la critique pour son film suivant Heaven's Gate, avec une pensée pour United Artists qui fit faillite à cette occasion.
Le loup fera litière avec l'agneau, et le léopard se couchera avec la biche.
La panoplie de drag queen c'est pour Jeff Bridges, un de mes acteurs préférés, très mignon ici, qui vole la vedette à un Clint Eastwood toujours aussi charismatique, et campe un personnage qui apporte sa jeunesse et son insouciance face à Clint, ancien GI de la Corée, et face aux deux autres pieds nickelés George Kennedy, bouh qu'il est méchant ! et Geoffrey Lewis, le nigaud de service. Catherine Bach (Sheriff fais-moi peur) apporte une petite touche de charme.
Le canon de 20mm, c'est pour faire sauter les murs blindés de la banque mais aussi pour tirer sur ceux qui ont affublé le film d'un titre aussi bourrin, le Canardeur, qui ne rend pas du tout compte ni du fonds, le conflit de génération, ni de la forme, la légèreté et l'humour mixés avec la violence. Pareil pour l'affiche ou Clint Eastwood est le seul en gros plan, mais c'était lui le producteur.
Les voitures utilisées dans le road trip dans les paysages du Montana sont entre autres une Buick Riviera, une Cadillac blanche Fleetwood Eldorado, une Mercury Sport Coupe, une Plymouth Fury et une Pontiac blanche Firebird.
Et au tableau noir j'écris donc : Michael Cimino + Clint Eastwood + Jeff Bridges + voitures = un bon road movie.