Ancien de la coloniale, musicien militaire et cantinier civil dans un régiment de métropole, le modeste Piéchu hérite une somme astronomique.
Le réalisateur attitré de Bach, Henry Wulschleger, met en scène une comédie d'Yves Mirande entre le mode comique troupier tout ce qu'il a de plus courant et la fable, suivant la transformation de Piéchu et madame, tout ce qu'il y a de plus commun.
Ainsi, la comédie enrichit les habituelles plaisanteries militaires du troufion et les bougonneries des officiers (dont Saturnin Fabre en sévère capitaine) par sa portée (à peine) satirique où aristocrates déclassés et bidasses font le siège du nouveau riche, qui pour marier leurs enfants respectifs, qui pour soutirer de quoi passer une bonne permission.
Bach est le candide et le prodigue, qui comprend petit à petit la nature avide des hommes (et des femmes); il est aussi le brave type menacé de devenir le parvenu devenu arrogant. Dans sa cantine se pressent désormais quémandeurs, fournisseurs et, tout de même, officiers exaspérés attachés à faire régner l'ordre.
Tout ça ne vole pas très haut et le sujet de Mirande n'a sans doute pas beaucoup d'ambition.
Bach est un comique populaire injustement oublié ou méconnu, attachant par son optimisme et son ingénuité.