Le capitaine fracasse, ou la leçon de cinéma donnnée par Abel Gance sous l'occupation.
On aura beau dire tout ce qu'on veut sur Abel Gance, mais à mes yeux ce film est un chef d'oeuvre. Il ne s'agit pas là juste d'un film destiné à reconquérir son public perdu à la fin des années 40 (il sort de son "fameux" Napoléon = échec monstre), les bonus nous apprennent d'ailleurs que (une fois de plus) ce sont les producteurs qui ont ciselé le film final. Gance aurait même voulut retirer son nom du générique ! Quand bien même l'aurait-il fait, l'utilistaion poussive du clair-obscur, cette mise en scène si théâtrale et travaillée (parfois à outrance ce qui amène une certaine pesanteur...) et ce cri du coeur pour le théâtre ; le film est un vibrant plaidoyer pour l'art de la scène : Gance nous rend nostalgique de ces répliques qui n'en finissent plus (à intégrer avec modération d'ailleurs) et métaphorise les problèmes du théâtre de son temps, avec la difficulté du métier au 17ème siècle. On aime ou on aime pas cette référence, sachant que le livre raconte à peu près la même histoire. Mais là, Gance rajoute une dose de fantastique (suggérée et subtile), et rend à Cyrano ce qui appartient à Fracasse. Pour les amateurs de cascades, c'est ici les combats d'escrime qui valent le coup d'oeil ! Le film souffre néanmoins de longueurs dans les tirades etr le jeu des acteurs, mais ne sommes nous pas au théâtre ?