Lynché par la critique aux USA et couvert de tomates sur Rottentomatoes, Le cas 39 n'a pas eu les honneurs de la sortie en salles en France, alors que celle en Amérique a été repoussée plusieurs fois, jusqu'à se produire deux ans après la date initiale. Le sort de ce thriller semble injuste, le dédain à son égard incompréhensible.
Ce film de Christian Alvart est une pure série B, plus catégoriquement que les précédents (Antibodies et Pandorum). La mise en scène y est toujours aussi remarquable, notamment par ses enchaînements malins ; et on retrouve ce goût des scénarios tortueux et habiles.
Porté par des acteurs excellents (dont Renée Zellweger – héroïne de Bridget Jones), Le cas 39 raconte l'aliénation d'une assistante sociale par une petite fille de dix ans qu'elle a tirée des griffes de ses parents alors qu'ils tentaient de la tuer. À l'instar de Esther ou Joshua, tournés après ce Cas 39 et plus ou moins dans la filiation de La Malédiction, la gamine s'avère responsable des malheurs qui l'entoure et sa présence dérange ceux qui cherchent à la secourir.
Tout le long, Christian Alvart brouille les pistes. La source et l'influence de la folie sont difficiles à mesurer, les frontières ne sont pas étanches. Mais la plupart du temps, on ne doute pas ; on est dans l'expectative et sous la menace. Jusqu'où le mal va contaminer et surtout, que peut-on contre lui ? Car Le Cas 39 est bien l'histoire d'un combat pour la vie et l'harmonie face au Mal, dont le vice s'exprime dans toute sa pureté, sans justification ni motivation.
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