"Je ne participe jamais à ce qui m’entoure, je ne suis nulle part à ma place."
Vu lors de sa première diffusion sur arte et revu hier soir, "Le cas Lovecraft" est une des rares approches du personnage qui réussissent à me satisfaire, car elle parvient à reproduire l'atmosphère (mélancolique et creepy) de l'oeuvre tout en multipliant les trouvailles visuelles (silhouette sur roulettes, effets minimalistes tendant à suggérer plutôt qu'à montrer, esthétique d'un film des années 30...).
Contée comme l'histoire d'une apparition et d'une possession, cette micro-biographie à l'ambiance fantastique parvient à faire ressentir, physiquement et sensitivement, l'ambivalence et les angoisses (organiques & spirituelles) propres à l'auteur, transformé en l'occasion en double inquiet de son personnage le plus réussi, Charles Dexter Ward.
A ranger près de ce livre fondamental qu'est "Moi, Howard Phillips Lovecraft", de Jacky Ferjault (une fausse autobiographie d'HPL, construite à partir de sa correspondance, de ses notes et de ses textes).