Ce polar s'inscrit dans la thématique et le style des polars américains des années 70, j'aime beaucoup cette approche typique de l'époque dans les films policiers, ça reste ma période préférée en la matière. On sent déjà une violence plus présente par rapport aux polars US des années 60, beaucoup plus sages, c'est flagrant dans la poursuite entre la voiture de Bronson et la moto d'un petit truand, le ton est plus tapageur, tout comme lors d'une séquence d'interrogatoire avec un suspect qui se fait tabasser, et la scène de massacre est plus saignante. Le plus drôle, c'est que les Américains ont adopté le style rugueux des westerns italiens et inversement, les polars italiens des 70's ont imité à leur tour le style de ce type de film où Charles Bronson trouve un emploi adéquat un an avant Un justicier dans la ville encore de Michael Winner, où il allait vraiment définir un personnage.
Ici, il incarne un flic qui mène une enquête laborieuse dont la longue marche va le mener vers une vérité surprenante. Winner joue de son efficacité coutumière dans sa mise en scène et décrit avec intelligence ce portrait de flic obstiné qui va mettre à jour une véritable conspiration criminelle, tout en mettant dos à dos la police et la mafia. Le fait qu'il ait choisi de tourner certains extérieurs dans d'authentiques bas quartiers de Los Angeles et de New York, donne également une vérité à ce film, il y a un évident côté moins aseptisé que l'on voyait plus dans les polars de la décennie précédente, on sent aussi que L'Inspecteur Harry est passé par là, le personnage de Bronson en est très proche. On peut donc considérer que c'est une des réussites du duo Winner-Bronson.