Profitant savoureusement des succès des productions La grande vadrouille et Le corniaud, le cinéaste Gérard Oury poursuit sa gloire avec sa nouvelle réalisation Le Cerveau, retraçant les faits historiques d’un duo de malfrats ayant dérobé les fonds secrets des nations de l’OTAN, dans un train parcourant un trajet ferroviaire entre Glasgow et Londres. Malgré les 5 millions de spectateurs dans les salles de cinéma et un budget aussi bénéfique que ceux des deux grands succès du cinéma français, le succès de cette réalisation est moins important que celui des deux précédentes productions. Bien dommage pour un film qui se place très bien dans la comédie française, surtout avec une réunion symbolique de célébrités réputées comme Jean-Paul Belmondo, Bourvil, David Niven et Eli Wallach.
C’est assez rare de voir un casting aussi international dans une comédie française et produite avec le soutien d’une société de production italienne. Il avait de quoi gâter pas mal de cinéphiles dans le monde, en particulier les Français qui peuvent trouver une certaine efficacité et un amusement très gai de la part du duo Bourvil-Belmondo. Ces deux artistes n’adoptent peut-être pas le même genre de registre mais leur collaboration est solide et impeccable pour représenter deux nigauds imprudents dans un contexte hostile, ils ont de quoi nous faire rire dans chaque plan où ils se manifestent. De plus, ils s’opposent très bien à l’acteur britannique David Niven campant parfaitement un rôle très représentatif de son jeu d’acteur british, sans omettre la présence redoutable de l’acteur américain Eli Wallach dans la peau d'un chef de mafia hargneux.
Hormis le casting, le budget accordé à cette production est visiblement assez important pour qu’on puisse nous offrir des magnifiques plans du paquebot France et construire une réplique parfaite de la statue de la Liberté, d’une hauteur de 13,5 mètres. Comme d’habitude, Gerard Oury prouve une nouvelle fois son image d'artiste incontesté de la comédie française, il nous offre exactement le même plaisir que celle de la plupart de ses productions, en appliquant tout ce qu’il nous fait pour nous détendre comme de l’action gaie, de l’humour omniprésent, des situations assez abracadabrantes et une qualité de scénario digne de celle des plus grandes comédies françaises. Pas aussi glorieux et aussi méritoire à voir que La grande vadrouille mais une production très plaisante à voir. 7/10
- Qu'est ce qui se passe chez vous à la fin ?
- Il se passe que je vous emmerde, monsieur ! Vous, votre affreux boudin de femme et votre sale chat !