En pleine Guerre Froide, et afin d'y mettre fin, le scientifique américain Forbin et son équipe met au point un ordinateur hyper-intelligent capable de gérer n'importe quelle situation de crise afin de prévenir et empêcher la guerre. Le nom de cet ordinateur surpuissant : Colossus.

On s'en doute, les choses vont déraper à un moment ou un autre. Colossus, découvrant qu'un ordinateur semblable à lui a été crée en même temps en URSS exige d'être mis en contact avec son "homologue". A partir du moment où les hommes se soumettent à ce premier ordre, ils perdent définitivement les commandes, sans s'en rendre compte sur le moment.

Métaphore évidente de l'angoisse de la destruction mutuelle assurée, ce film est aussi une réflexion sur la multiplication des instruments d'écoute, programmés pour espionner ou détournés à ces fins, et par extension la violation systématique de l'intimité, et pas seulement dans le bloc communiste... une réflexion toujours d'actualité bien sûr.

Même s'il fleure bon les années 70 (bib-bib de machines, ordinateurs à fonds noirs, complexes ultra-high-tech rigolos), "Colossus" est loin d'être dépassé et ses thèmes, même s'ils sont désormais des classiques (on sait que l'ordinateur trop intelligent finit forcément par pêter un câble depuis "2001 l'Odyssée de l'espace"), restent profondément contemporains. Sans compter le suspense, qui est franchement prenant, et amène le spectateur à se poser sans cesse des questions. On nous laisse voir l'essentiel, mais aussi un peu plus, histoire de nous lancer sur des fausses pistes. La désillusion n'en est que plus forte.

Des personnages étonnants, un humour assez suprenant et un suspense efficace garantissent avec ce thème de la machine surpassant son créateur un excellent moment de SF. Pour les amateurs je recommande chaudement.
Kogepan
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le 8 déc. 2014

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