Ça faisait longtemps que je ne m’étais pas fait un petit Charles Band. Il faut dire qu’après m’être enquillé 12 ou 13 films de la saga Puppet Master, ça m’avait bien calmé et j’avais gardé au frais les autres films que je possédais d’un pape de la série B de vidéoclub. Alors pour reprendre doucement mais sûrement le chemin du film lowcost (parce que qu’amateur de cinéma bis un jour, amateur de cinéma bis toujours), j’ai tablé sur Head of the Family, Le Cerveau de la Famille par chez nous, film que Charles Band réalisa sous pseudo en 1996 et qui se traine une petite réputation. 5.3/10 sur plus de 2300 vote sur IMDB tout de même ! Si si, je vous assure, pour du Full Moon, c’est vraiment pas mal ! Et puis cette jaquette avec ce petit bonhomme au cerveau surdéveloppé m’avait toujours fait de l’œil, alors c’était le moment de se lancer et de constater que, oui, Le Cerveau de la Famille est un chouette petit film… pour qui apprécie ce genre de divertissement, bien entendu.


Lorsque l’introduction nous présente les personnages barrés d’une famille étrange, on est en droit de se dire « Roh non, encore un film avec une famille de dégénérés ». Alors oui, mais non, car ici, rien à voir avec des films comme Massacre à la Tronçonneuse ou La Colline a des Yeux car Le Cerveau de la Famille, malgré quelques scènes assez sordides, est avant tout une comédie potache doublée d’une comédie noire. On sent dès l’introduction le ton léger du film, le second degré, et il est clair que Charles Band ne se prend pas du tout au sérieux lorsqu’il met en images cette histoire où aucun personnage n’est réellement du bon côté de la barrière. C’est un festival de gros bourrins, de roublards, de femmes pas du tout farouches, … Il n’y a pas de héros auquel se rattacher et c’est ce qui en fait une des forces du film car Band se permet du coup pas mal de choses. D’un côté donc, la famille un peu spéciale. On a Otis, le benêt qui a la force de 10 hommes ; Wheeler, dont les sens sont extrêmement développés ; Ernestina qui utilise son physique attractif à son avantage ; et enfin Myron, le fameux cerveau de la famille, tout en cerveau justement, capable de contrôler par télépathie ses trois frères et sœurs. De l’autre côté, nous avons Blake, charismatique baratineur, accessoirement escroc sordide qui ne recule devant rien pour obtenir ce qu’il veut, et Loretta, la jolie fille un peu naïve mais très portée sur le sexe, toujours un peu gênée par le fait de porter des vêtements. L’alchimie des deux derniers est d’ailleurs à saluer et le discours mielleux de l’un et les bouffonneries de l’autre maintiennent la cohésion de nombreuses scènes, bien qu’ils passent leur temps à discuter tout en copulant. Car oui, Charles Band oblige, il faut des boobs (quel sacripant ce Charly), et il y en a un paquet. Jacqueline Lovell passe le plus clair de son temps à poil sans que ça ne semble la gêner le moins du monde. Il faut dire que, après quelques recherches sur le net, la demoiselle ait eu une petite carrière dans le soft porn lesbien. C’est également le cas pour Alexandra quinn (la sœur physiquement intelligente) qui elle a eu une énorme carrière dans le boulard et qui donc n’a eu aucun mal à dire « non » à Charles Band lorsque celui-ci lui a demandé de montrer au monde entier sa poitrine siliconée.


Les dialogues du film sont crétinoïdes mais bien funs. Dans l’ensemble, l’humour du film fonctionne plutôt bien, justement parce que la bobine ne se prend pas réellement au sérieux. Lorsque des moments plus glauques arrivent, ils sont immédiatement désamorcés par l’humour et au final, l’horreur est très légère. Pas de gore, pas de peur, juste une ambiance un peu glauque parfois lorsque l’histoire s’attarde sur les sous-sols de la maison. C’est plus la bizarrerie de l’ensemble qui interpelle, couplé à la musique de Richard Band tout aussi farfelue que le film en lui-même. Cette bizarrerie est en partie due au personnage de de Myron, le fameux cerveau de la famille. Il a une sacrée gueule et Charles Band va user de certaines astuces pour le rendre encore plus crédible. J.W. Perra livre une interpretation remarquable sous sa tonne de latex, prothèses et autres maquillages du plus bel effet. On sent le budget ultra riquiqui du film, surtout lors de la scène finale où le feu est (mal) rajouté en post-prod, mais néanmoins un travail méticuleux a été apporté à ce personnage central de l’histoire. Malgré cette absence de pognon, Band fait un honnête travail de mise en scène en utilisant les ombres et l’éclairage pour créer une ambiance convaincante, avec de nombreuses prises de vue assez longues permettant aux acteurs de s’exprimer comme il le faut. Alors certes, si on prend le film dans son ensemble, il ne se passe pas grand-chose malgré la courte durée et certaines scènes semblent s‘étirer un peu trop (le final dans le théâtre). C’est également un peu trop bavard, sans doute afin d’économiser un peu sur le faible budget. Mais c’est pour ce genre de bobines qu’on aime regarder les productions de ce cher Mr Band. Au milieu d’immondes bouses, il y a de très bons petits divertissements, qui ne cassent clairement pas trois pattes à un canard, mais qui font passer un bon moment, parfois juste parce qu’ils sont bons, parfois juste comme ici parce qu’ils sont un peu bizarres mais attachants.


De l’humour, du nibard à la pelle, un peu d’horreur, de la bizarrerie, voilà le programme de Head of the Family, une production Charles Band qui ne paie pas de mine mais qui ravira les amateurs de la Full Moon sans aucun souci.


Critique originale avec anecdotes et images : https://www.darksidereviews.com/film-le-cerveau-de-la-famille-de-charles-band-1996/

cherycok
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le 23 janv. 2023

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