Je me demande ce que j'aurais fait à leur place...

Ho bah mince, j'avais pas remarqué qu'il y avait deux parties... du coup j'ai regardé la première partie avant de regarder la deuxième. C'est pas très grave, le propos est le même. On se sent un peu perdu en commençant par la deuxième car les intentions sont moins évidentes et les déclarations des intervenants moins fortes, mais c'est tout...


Note : j'ai critiqué la partie 2 avant de voir la partie 1 ; j'ai conservé l'ordre des critiques car pas envie de remodeler le texte (déjà que j'ai dû réécrire l'intro).


Partie II : 5/10


Purée que c'était long ! Si les intervenants pouvaient éviter de parler si lentement (avec cet accent bien snob), ça serait pas du luxe ! Mais c'est long aussi parce que c'est un peu chiant. Les intervenants ont chacun leur petite anecdote. On a vite compris où l'auteur voulait en venir, on a vite fait le tour de la question ; c'est bien d'avoir autant de point de vue mais au final, tout converge vers une chose : les résistants sont des bons, les allemands sont des méchants, les collabo sont des sales types. C'est bien d'interroger les survivants de cette époque, mais au final l'auteur ne creuse jamais quoi que ce soit, on s'en tient donc à une série de ragots ; de temps en temps un intervenant émet des hypothèse intéressantes, mais comme c'est lâché comme ça, au milieu d'un tas d'autres déclarations, ça paraît tout aussi insignifiant, la réflexion espérée n'est jamais apportée.


Pourtant il y aurait tant à dire sur ces collabo. En mal, certainement, c'est le plus facile. En bien aussi. Pareil pour les résistants. Dire du bien c'est facile, du mal ça l'est moins. Il y a bien quelques déclarations qui permettent d'équilibrer l'affaire, amis elles restent assez minimes et à nouveau peu développées. On touche presque à quelque chose d'intéressant avec cet officier allemand qui arbore ses médailles, malheureusement, l'interviewer l'attaque et le l'interviewé se pavane comme un con... ce qui donne lieu à un échange stérile.


Parce que je peux presque comprendre qu'un officier du camp 'ennemi' ait envie de montrer ses médailles. Parce que comme il dit, c'est une guerre, il a fait ce qu'il devait faire. Au final, un soldat n'est pas censé réfléchir à ce qu'il fait, il doit simplement obéir. Les médailles attestent de son degré d'obéissance (et certainement de connerie). Donc je peux comprendre que le bonhomme en soi fier et ce indépendamment du camp dans lequel il était. Malheureusement les deux hommes ne choisissent pas ce terrain de discussion : le premier accuse et l'autre se défend comme un manche (ce sont les autres qui sont jaloux... au début quand il dit que c'est parce qu'ils n'ont pas fait la guerre qu'ils ne peuvent pas comprendre, ça paraît plausible mais il se décrédibilise aussitôt avec cette histoire de jalousie).


La mise en scène n'est pas très inspirée : des gens qui parlent, assis confortablement. De temps en temps des images d'archives viennent 'rythmer' le film. Mais il faut bien dire qu'il ne se passe pas grand chose d'intéressant. Alors qu'il aurait été intéressant d'inspecter les lieux, de filmer les endroits où les résistants se réunissaient (puisqu'ils en parlent), mais vraiment filmer, pas juste mettre ça à l'arrière plan.


Comme dit plus haut, tous les intervenants ne sont pas très intéressants. Ou alors la chose intéressante à entendre arrive très tard ou trop tôt. Je pense que l'auteur aurait dû restreindre le nombre de 'témoins' et les creuser davantage afin d'éviter les phrases typiques trop attendues.


Bref, cette deuxième partie est assez faible ; j'espère que la première, plus centrée sur les collabo à ce que j'ai cru comprendre, sera plus intéressante.


Partie I : 6/10


Ce film, c'est nu procès en fait. L'auteur interviewe des gens. Quand il n'est pas d'accord, il ne les insulte pas mais on sent à son temps et à la manière de monter qu'il n'est pas d'accord. Et la personne passe pour une idiote. C'est un peu la méthode Moore ça. J'en suis pas friand.


J'ai retrouvé pas mal de gens de la seconde partie ; clairement, les choses les plus intéressantes sont dites ici, dans cette première partie. Quelques anecdotes plus divertissantes sont racontées, ça maintient l'intérêt. N'empêche que c'est long et répétitif : on comprend très vite où l'auteur veut en venir, c'est un peu ennuyant de le voir enfoncer le clou avec des interventions qui vont trop dans son sens. Ce docu manque clairement de subtilité et de distanciation ; pour ce type de cinéma, j'attends de l'auteur qu'il soit plus objectif, qu'il se remette en question aussi, qu'il pèse sans condescendance le propos de ceux avec qui il n'est pas d'accord. Sinon ça n'a pas d'intérêt.


Surtout quand la mise en scène consiste à montrer des gens qui parlent, donc des gens qui énoncent leur idéologie directement à l'écran. C'est assez plat comme réalisation. Certaines oppositions entre les intervenants fonctionnent, c'est classique mais efficace, amis sur deux heures de temps, on se lasse de ce petit jeu facile. Quelques images d'archive servent d'accalmies ; elles sont pas mal mais dans ce contexte on sen fout un peu, ce qui est dommage.


Bref, je me suis moins emmerdé que durant la première partie mais je me suis quand même un peu emmerdé. Les intentions sont mieux marquées, au point que je me demande si la deuxième moitié ne serait pas juste un assemblage de tout ce qui a été coupé pour la première partie.


Conclusion générale :
5 + 6 = 11
11/2 = 5.5
Je dois donc choisir entre 5 ou 6.


Dans l'ensemble je trouve ça assez mou et chiant. C'est peu inventif, très scolaire. Très long aussi pour quelque chose que l'on comprend très vite. Ça manque de subtilité dans le traitement. C'est pauvre cinématographiquement parlant.


Certes c'est un document précieux car il interroge les gens. Mais le montage pue trop l'idéologie du cinéaste pour que ça soit vraiment intéressant. J'aurais préféré que l'auteur ait un peu plus de recul, qu'il laisse une possibilité au spectateur de se faire sa propre opinion indépendamment de la sienne (ce qui ne veut donc pas dire qu'il n'avais pas à exprimer la sienne). Tout au long du film j'ai eu l'impression qu'il me disait quoi penser de tel ou tel intervenant et je ne trouve pas ça correct... c'est un procès infantile auquel je ne participerai pas.


Simplement parce que l'on ne peut pas dire comment on réagirait. Surtout aujourd'hui. Nous vivons une époque où l'individu compte plus que la masse : chacun a son resto préféré, sa marque préféré, sa collection de marque préférée... forcément, ça divise. Et puis une grande majorité de la population vit bien ; preuve en est, j'ai vécu au chômage pendant trois ans, ça m'a pas empêché d'emménager, d'avoir ma maison, de payer mes charges... Et même à l'époque... on ne sait pas comment on aurait pu réagir. L'instinct de survie est quelque chose de naturel et les valeurs quelque chose de très subjectif. Alors comment savoir si on oserait se battre jusqu'à la mort ou bien collaborer ?


Ce n'est pas la seule raison : je pense qu'il est inutilement cruel de vouloir pointer du doigt les collabo. Et que ça fait un peu trop : "oui mais c'est nous les gagnants et vous les perdants". Avoir son avis, c'est une chose. Participer à un engouement pour mettre une étiquette 'gentil' ou 'méchant', c'en est nue autre.


Donc ce sera un 5/10 !

Fatpooper
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le 3 janv. 2018

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Fatpooper

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