Pichahistorique
Je connais trop peu Picha, et c’est bien dommage. Mais je ne suis pas le seul. Dans les années 1970-1980, il a réalisé, écrit, animé, produit, et autres verbes d’action, 4 films d’animation, puis un...
le 3 nov. 2019
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Je connais trop peu Picha, et c’est bien dommage. Mais je ne suis pas le seul.
Dans les années 1970-1980, il a réalisé, écrit, animé, produit, et autres verbes d’action, 4 films d’animation, puis un autre en 2007. La honte de la jungle est probablement son plus connu, son plus grand succès, y compris à l’international où il dut batailler contre les ayants-droits de Monsieur Tarzan, le film le pastichant à grandes louches. Car Picha, comme tout bon Belge, est absurde, cru, iconoclaste. Ses films se destinent aux plus grands, pas aux petits bambins aux yeux trop purs. Un grand monsieur bien trop discret, un peu trop vite oublié par les critiques respectables. Heureusement, ses films parlent pour lui.
Dans Le chaînon manquant, Picha nous entraîne en des temps reculés, où le dinosaure et l’homme cohabitent. Cette dernière espèce est loin de faire ses preuves, il y a peu de chance qu’elle laisse des traces. Bêtes et grossiers, ils sont passés à peu de choses près de l’extinction, ne sachant comment forniquer. De ces coïts peu concluants, le patriarche arrivera néanmoins à donner la vie à Oh. Mais Oh est beau, curieux, débrouillard. Toute la tribu le rejette quand il n’est encore qu’un enfant, mais Igua, un brontosaure, va l’aider devenir son meilleur ami. Une fois adulte, Oh apprendra qu’il est un humain, et partira en quête de sa tribu.
Évidemment, tout plein de petites péripéties viendront s’intercaler dans sa grande aventure. La faune rencontrée est d’une grande richesse, d’une grande folie. Le peuple félin est d’une grande sensualité, les fourmis reproduisent une société moderne mais les plus marquants sont les Gros-con, de grotesques créatures en forme de poire, aux grosses fesses, à la bonhomie charmante mais qui ne s’expriment qu’en phrases toutes faites comme on en entend si souvent auprès de nos compatriotes.
Si le film peut être un peu cru, un peu osé, un peu violent, il reste néanmoins toujours amusant, emporté par son humour doucement bête, absurde et joyeux, mais aussi sa satire parfois féroce. Celle-ci éclate à la fin, pour un dénouement cruel mais qui ne manque pas de sel sur les tristes capacités de l’espèce humaine.
L’animation n’est peut-être pas de la première fraîcheur, mais quelle importance, elle est au service d’un film très personnel. Cette oeuvre de Picha possède un univers riche, une imagination débordante, un humour ravageur. Ce chaînon manquant nous emmène avec lui dans sa quête, et c’est un régal que de l’accompagner.
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Créée
le 3 nov. 2019
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le 3 nov. 2019
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