Un peu comme lorsqu'on a découvert Kurosawa et le Japon avec l'enchantement de "Rashomon", on se retrouve (enfin !) devant un nouveau type de narration (le pansori), d'abord déroutant, puis rapidement envoûtant, et devant une représentation encore jamais vue du passé d'un pays encore rare à l'écran en Occident (la Corée). Rien que cela suffirait à notre bonheur, mais il y a tout le reste : la force du mélodrame, l'éternité du conte, la splendeur tranquille des images, la beauté des acteurs... A mille lieues du second degré ricanant majoritaire de nos temps, Im Kwon-Taek prolonge avec ce "Chant de la Fidèle Chunhyang" notre croyance en une histoire d'amour éternelle et populaire, et nous gratifie de l'un de ces purs moments de Cinéma qui enchantent la vie d'un cinéphile ! [Critique écrite en 2001]