Ihjãc, Indien Kraho du Brésil, fuit en ville l'influence délétère de son maître le perroquet qui veut le rendre chaman. Puis il rentre dans la forêt, participe à la cérémonie de fin de deuil de son père, et devient chaman.
On l'aura vu recueillir des feuilles de palmier pour refaire le toit de sa maison avant la saison des pluies, défricher une portion de jungle pour cultiver le manioc sur brûlis, visiter l'esprit de son père au bord d'une cascade, lequel lui offre sournoisement un poisson pour l'emporter avec lui, être analysé par un vieux chaman qui lui confirme les manigances du perroquet, consulter un hôpital où l'on lui signifie qu'il est hypocondriaque, décorer un tronc évidé pour l'offrir à son père défunt, et dormir.
Ce film présente un intérêt ethnographique, puisque le réalisateur a fait rejouer la vie des Kraho par eux-mêmes. Mais par rapport à un documentaire télévisuel, il dure une heure de trop. On voit que les gens de la jungle ne subissent pas le stress de la ville. Ils font tout au ralenti, en particulier réciter leur texte (en même temps, personne ne va vérifier si ce qu'ils disent correspond aux sous-titres).
Lorsqu'ils parlent, les Indiens ne font rien d'autre. Pas même lever un sourcil.
(il y a quelques jolis plans au début du film, j'ai failli oublier de le mentionner, c'est exactement comme l'écrit christoblog)