Quand le casting ne suffit pas

Cette version est aujourd’hui totalement oubliée et je n’ai pas souvenir qu’elle ait eu par le passé un certain succès à la télévision. En jetant un œil dessus, on comprend assez vite pourquoi. En dépit d’un joli casting, Claude Vital peine à insuffler le rythme nécessaire à ce type de vaudevilles typiquement français. Par conséquent, il en ressort une mollesse générale qui manque de grandes scènes et qui ronronne autour du cabotinage de ses interprètes. Le refus de moderniser son récit ne fait que renforcer le côté vieillot de l’ensemble. Mis en scène sans génie, écrit sans énergie, voulant à tout prix éviter la comédie franchouillarde des années 70 avec des acteurs qui l’incarnent pourtant, l’ensemble sonne faux pendant 1h25 de langueur.

Mal ficelée et poussive, cette comédie pas franchement drôle aurait mérité un autre traitement pour espérer emporter l’adhésion du public. Plus endiablée, moins mécanique, elle aurait pu s’éloigner de cette impression de théâtre filmé maladroit et statique. Surtout, en dépit de la faconde de ses différents interprètes jusque dans les petits rôles, le film est handicapé par une distribution ratée. Si le casting empile en effet les noms, les principaux rôles ne sont pas bien servis. En tête de ceux-là, malgré toute la sympathie qu'inspire Michel Galabru, ce dernier n'est pas taillé pour ce genre de rôles. Il n'a rien d'un homme cherchant à conserver la main sur les femmes qui l'entourent (sa femme, sa fille, sa maîtresse) et encore moins celui d'un entremetteur. Par ailleurs, il aurait fallu un acteur plus bondissant et au bagout plus naturel avec les femmes pour créer du rythme. Cet élément ajoute au sentiment d'avoir affaire à un film daté.