Cette préquelle/sequelle était-elle nécessaire?
Je dirais que non, vu l'intérêt très limité du premier opus embourbé dans sa propre gadoue scénaristique et son casting malheureux en ce qui concerne Blanche Neige entre autres. Mais le personnage de Ravenna est, en effet, intéressant. Bien plus en tout cas que cette Blanche Neige fadasse et molle.
Mais, si les affiches, les bandes annonces, le résumé même, nous vendent une Charlize Theron au centre de l'intrigue, elle n'est effectivement là que 20 % du film (grand maximum).
C'est le titre qu'il faut suivre car c'est, effectivement, l'histoire du Chasseur et de la Reine des Neiges.
Mais au final, Ravenna reprend le dessus et la Reine des Neiges se retrouve dans le siège passager de son propre film, ce qui est bien dommage.
Le point noir du film est donc un scénario qui ne tient pas la route et qui ne sait pas choisir son centre d'intérêt principal.
C'est l'histoire du Chasseur mais les références à Blanche Neige et aux évènements du premier film sont légions.
C'est l'histoire de sa femme et donc de son traumatisme à lui mais en fait SURPRIIIIIISE!!! elle est toujours là! Ce qui détruit totalement sa relation avec Blanche Neige, la chose un tant soit peu intéressante du précédent qui prenait le contrepied du couple classique prince/princesse.
C'est aussi l'histoire de la Reine des Neiges dont les motivations sont, ici, tellement pauvres qu'elles en sont ridicules. Qu'elle découvre ses pouvoirs glaciaux suite à l'apparente trahison de son amoureux, très bien, qu'elle s'isole avec un coeur froid, pas de problème mais qu'elle commence à enlever des gosses pour les sauver de l'amour et en faire des machines à tuer, c'est au delà de l'extrême.
Tous les personnages, d'ailleurs, sont dans les extrême immédiats : une trahison = l'amour est un poison, une trahison = tu m'as abandonné comme une rat pelé et les hommes sont tous des traitres immondes qu'il faut émasculer sans attendre etc ....
Certes, le mal se nourrie d'absolu, pourquoi pas, mais on arrive à un niveau de manichéisme chez tous les personnages qui saute à pieds joints dans la caricature grossière.
Ce qui a pour conséquence que le personnage de la Reine des Neiges, dont le parcours aurait pu être intéressant, devient irrationnel et erratique au mieux, ridicule et incompréhensible c'est certain.
Côté casting, Chris Hemsworth fait le minimum syndical. Ce n'est pas immonde mais il peut faire mieux. Emily Blunt n'arrive pas à surpasser son maquillage et Jessica Chastain semble ne pas savoir comment jouer son personnage (et comme je la comprends, c'est incompréhensible).
Encore une fois, Charlize Theron brille de mille feux en Ravenna, faisant de celle-ci encore une fois le personnage le plus fascinant du film malgré son utilisation sporadique et mal agencée.
Cela se laisse cependant regarder grâce à des scènes d'action bien menées et une ligne narrative (porter le miroir magique à l'abri d'un sanctuaire) assez bien menée et logique dans sa nécessité.
Oubliable mais pas à vouer aux gémonies donc.
Point positif indéniable (bien que totalement illogique, le film aurait gagné à garder le personnage), l'absence de Kristen Stewart en Blanche Neige tarte.