Puss in Boots: The Last Wish revêt deux intérêts majeurs. Le premier est visuel, tant l’animation se distingue du tout-venant des productions actuelles par des partis pris graphiques audacieux empruntant, pour certains, au comic book tout en rendant hommage à la fois au folklore espagnol et à l’univers du conte où se trouvent confondues, pêle-mêle, des références aussi variées qu’Alice au pays des merveilles, Boucle d’or et les trois ours ou encore Pinocchio.
Ce fourre-tout référentiel, qui n’est pas sans rappeler la saga Shrek, s’organise autour d’un scénario nécessairement stéréotypé puisqu’il se revendique du conte moraliste : sur ce point, second intérêt au passage, l’écartèlement du protagoniste principal entre d’une part sa légende et d’autre part sa mortalité est traité avec subtilité et de manière frontale, par le biais d’une allégorie de la mort sous forme de loup terrifiant, de sorte à confronter le jeune public à des préoccupations sérieuses. Cela conduit au remplacement du burlesque, sinon fort drôle, par une tonalité tragique plus accablante que ne réussit jamais à dissiper un antagoniste vain et mal écrit – comme ceux du premier volet. Restent des idées saisissantes, telle la galerie des glaces où se réfléchissent les différentes images du héros comme autant d’images gravées dans le marbre du temps, épées de Damoclès suspendues au-dessus du faible mortel.
Une belle réussite.