Comme la saga Shrek en était à deux volets de trop, au dodo toute la clique. Dreamworks a tenté le coup du spin-off avec Le Chat Potté mais ça n'a pas réveillé grand monde. En désespoir de cause, le studio a refilé le matou à Netflix pour une série qui a seulement réussi à enfoncer la licence dans le coma. Affaire réglée ? Le petit pêcheur trouve encore le moyen de la tirer hors de son sommeil cryogénique. Et ce n'est pas une si mauvaise nouvelle.
Premier point et pas des moindres : l'influence décisive d'un certain Spider-Man : Into the Spider-Verse (a.k.a New Generation). Cette seconde aventure en reprend la patine hybride entre 2D, 3D ou cel-shading (les plans sont "peints"); ça lui va à ravir. Les scènes d'action y gagnent en impact, la pléthore d'environnements est soignée (on se croirait dans un jeu de plate-forme), les transitions marchent très bien. Comme le rythme est en plus très dynamique, citant en vrac Sergio Leone, Excalibur ou Terminator 2, c'est un régal pour la rétine et un plaisir de suivre le film.
Derrière le barnum référentiel - on y croise le grand méchant loup et Boucle d'or entre autres - Le Chat Potté 2 a le bon goût d'aborder un thème épineux pour n'importe quel héros : sa mortalité. Cela ouvre une brèche chez ce beau parleur, renforce ses équipiers (le toutou Perrito, très mignon) et présente de beaux dilemmes. Malheureusement, le long-métrage ne va jamais au bout de ses idées. Le déroulé aussi programmatique soit-il ne poserait aucun problème s'il n'y avait cet épilogue consensuel et facile, comme un brusque retour sur terre.
(La dernière quête, mon œil)
C'est beau, mais il manque ces revirements, ces imprévus, en bref une bascule scénaristique pour s'y abandonner vraiment. La franchise respire mais la prudence reste de mise.