Boule de Swift
Après avoir bouffé sa dose de vache enragée, Miyazaki connait avec Nausicaä un succès retentissant tant en version papier que dans son adaptation au cinéma. A une époque qui privilégie télévision et...
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le 6 nov. 2012
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Le Château dans le Ciel...
C'est par cette porte que j'ai découvert le cinéma de Miyazaki, et grâce à ce film que j'ai été littéralement conquis. Je me souviens avoir reçu le DVD à noël, cet objet curieux et intriguant... Chouette un dessin animé ! Ça change des pulls affreux tricotés par tatie ! En plus ce n'est pas un Disney... Étrange ! Une fois les gueuletons terminés, je m'isole à l'étage, repus, pour aller me délecter d'un spectacle inconnu. La galette est lancée, révélation : Les Japonais sont des malades. Du genre ouf malade. Ce film défonce tout ! Pour un fan de Yu-Gi-Oh! et de Pokémon, imaginez la claque. À un moment pendant le film, je jette un œil alentour : mon oncle avait rejoint le visionnage et scrutait d'un œil émerveillé mais somnolent les images irradiées au soleil levant. Peu à peu, la moitié du reste de la famille s'agglutinait sur les canapés pour observer le spectacle. De mon côté, j'étais déjà subjugué dès la chute de la petite fille depuis les nuages, sur fond hypnotisant de l'enchanteresse musique composée par Joe Hisaishi.
Il faut préciser aussi que pour des occidentaux biberonnés aux comédies françaises et aux blockbusters américains, le Maître Hayao fait fort. C'est en effet atypique de voir un anime traditionnel de cette trempe pour la première fois. Très généreux, le réalisateur emprunte certes des codes connus, mais sait quand les détourner à son avantage. Il sait également forger une identité solide à son oeuvre, la rendant par ce biais unique, à l'instar de Walt Disney en son temps. Ainsi, Le Château dans le Ciel devient une fusion très homogène d'une multitude de genres : ambiances de film d'espionnage et de guerre froide, action épique, aventure, fantasy pure, steampunk, comédie douce-amère à l'italienne, burlesque, science-fiction, univers rétro-futuriste... Une envolée poétique à travers les nimbostratus, où se croisent robots écolos, pirates aériens, légendes anciennes, cités volantes et autres cuirassés célestes.
On s'attache énormément aux personnages, Pazu et Sheeta pour commencer, deux enfants à la vaillance et à la naïveté sans limites, tellement assumés qu'ils en deviennent archétypaux. On se prend également d'affection pour l'équipage de pirates, une fratrie de vieux garçons menés à la baguette par leur mère, l'impayable Dola. Sans oublier Papi Pom, le vieil ermite qui écoute le chant des cristaux chatoyer... Les méchants ne sont pas en reste, entre les militaires idiots et le grand vilain assoiffé de gloire et de pouvoir, chacun a de quoi s'identifier. Contrairement à beaucoup d'autres films d'animation, le portrait des personnages secondaires est dressé simplement, tout en subtilité, avec leurs enjeux personnels, ils ne se limitent donc pas à leur simple fonction.
Voilà, du début à la fin on est emportés dans cette odyssée magique sans jamais s'ennuyer, les yeux rivés sur la beauté des couleurs et des décors. Pour un gamin qui va bientôt devenir ado, il n'y a rien de plus merveilleux que de se délecter de cet univers si particulier et féerique. Surtout à l'époque où ses jeux favoris sont Final Fantasy IX et Grandia, le rapport au raccord me met la larme à l’œil. Bref. Merci Miyazaki-san, merci Ghibli et merci le Japon de nous fournir de tels chefs-d'oeuvre !
Même si je suis le seul membre de ma famille à être resté éveillé, Laputa existe, j'en suis persuadé.
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le 13 févr. 2020
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