Évasion par élévation

Le Château dans la ciel, ou mon premier Miyazaki, le seul que j'eus le plaisir de découvrir alors que je n'étais encore qu'un gamin, et les années ont beau passer la magie ne s'est nullement estompée.

Du célèbre cinéaste japonais, ce long-métrage enchantant doit d'ailleurs être mon favori, bien que l'on ne puisse sciemment pas le qualifier de meilleur parmi les meilleurs, celui-ci paraissant moins abouti que Mononoké ou encore Chihiro ; pour autant, peu de temps après l'excellent Nausicaä, Miyazaki fit de nouveau preuve de son génialissime esprit en nous prodiguant ce superbe long-métrage d'animation, qui s'apparentait à une nouvelle entrevue de ce que serait son fabuleux cinéma.

En ce sens, on y retrouve ses thématiques fétiches, l'enfance, l'écologie ou encore l'obsession des armes de destruction massive composant de près ou de loin la trame du Château dans le ciel, dont le récit s'avère ni plus ni moins merveilleux de bout en long ; l'intrigue à beau ne pas être sensationnelle, le tout est rythmé et captivant, et l'on se prend au jeu de ce film à la fois virevoltant et poétique.

L'ambiance est en effet des plus savoureuses, car à la fois haute en couleur et aérienne, Le Château dans le ciel usant avec brio d'une palette d'émotions variées ; dans cet ordre d'idée, le duo principal est franchement adorable, le courageux Pazu et la délicate Shita formant un "couple" excellent dans le genre tant il est touchant, tandis qu'ils s'attachent rapidement notre intérêt quant à leurs devenirs respectifs.

Avec le mystère de Laputa en guise de point de mire, Miyazaki étoffe de plus son long-métrage d'un univers excellent aux inspirations steampunk, l'aéronautique occupant comme bien souvent une place non négligeable en son sein, tandis que se multiplient les références occidentales (Les Voyages de Gulliver, Le Roi et l'Oiseau), savamment usées en l'espèce ; la mystérieuse cité volante confère quant à elle au long-métrage une tonalité épique des plus marquantes, mais celui-ci se pare aussi bien dans son ensemble d'un visuel grandiose alternant entre fresque grisante et poésie ambiante.

Ajoutez à cela la magnifique partition de Joe Hisaishi, et vous voici embarqué au sein d'un périple envoûtant, doté d'une atmosphère magique à souhait, où un soupçon d'humour distillé avec finesse ne manque pas d'égayer au mieux le tout ; Dora et sa bande de joyeux pirates tenant davantage de trublions au grand coeur abondent en ce sens, tout en contrastant de façon simpliste mais efficiente avec l'antagoniste incarné par Muska.

En résumé, Le Château dans le ciel constitue une échappée vous émerveillant en bonne et due forme, celle-ci alliant aventure, tendresse et actes de bravoures captivants, sous couvert d'une imagination fertile imprégnant un graphisme à tomber, énièmes prémices du brio avec lequel Miyazaki et le studio Ghibli continueront de nous régaler.

Bref, gamin Le Château dans le ciel m'a profondément marqué, et je prend encore aujourd'hui un réel plaisir au visionnage des pérégrinations de Pazu et Shita, voilà pourquoi il s'agit là de mon Miyazaki préféré.