C'est donc là que tout a commencé. Ou presque, vu que Miyazaki s'est apparemment retrouvé un peu malgré lui à la tête de cette adaptation de la série consacrée à Edgar de la Cambriole, un décalque nippon de notre Arsène Lupin national. Même si c'est de loin son projet le moins personnel, on y trouve déjà, intacts et affirmés, le style et la personnalité de l'un des futurs plus grands réalisateurs de la planète. Un crayonné vivant, des personnages dégingandés, un goût déjà prononcé pour les machines en tout genre, le tout servi par une animation détaillée et splendide.
En revanche, ça pèche encore pas mal dans la narration, avec de grosses baisses de rythme, d'autant plus flagrantes que les scènes d'action mettent le paquet. L'histoire, elle, reste trop simple et classique, voire tirée par les cheveux, pour réellement passionner. Un secret de famille, un grand méchant avide de pouvoir et surtout une princesse lambda sans personnalité comptent parmi les quelques archétypes d'un scénario qui ne s'embarrasse pas vraiment d'originalité. Heureusement, l'humour est omniprésent et on peut compter sur les autres personnages principaux, certains irrésistibles (Edgar, Zenigata, Fujiko), d'autres sous-exploités (Goemon) pour rendre le tout suffisamment plaisant à suivre.
Quelques défauts de jeunesse donc, même si ça reste dans l'ensemble un sympathique film d'aventures et une curiosité à découvrir absolument pour tous les fans d'animation japonaise. Surtout, cela donne une furieuse envie de découvrir le comics et l'animé, au ton plus mature de l'aveu du créateur d'Edgar, Monkey Punch.