Le château à 8 pattes n’avancera pas vers la forêt, en revanche…
J'adore quand dans ma chambre, le noir complet vient casser les bords de mon écran et que l'œuvre en noir et blanc semble devenir réalité faisant flotter tout l’univers conté en face de moi. Une sorcière est créditée au générique de départ, ça va être cool, c’est sûr.
Deuxième film de Kurosawa après Rashomon pour ma part et il est déjà l’heure du constat. Akira Kurosawa est un génie, on ne fait pas de réalisation plus travaillée, plus précise. Chaque plan est rigoureusement cadré, les personnages toujours bien placés, les travelings sont effectués avec une précision quasi-scientifique donnant presque l’impression de perfection.
Contextualisé dans un japon « médiéval », une époque dotée d’une culture si particulière et si riche que je connais finalement très peu. Les costumes sont incroyablement beaux et les décors, d’un réalisme poignant, nous plonge dans un temps révolu où les coutumes de loyauté sont les plus importantes choses imposant le respect. Les scènes de chevauchée dans la forêt sont fantastiques, la Terre semblant vouloir perdre les cavaliers dans des masses de brouillards inquiétantes, les rencontres avec la sorcière ne sont pas moins mystérieuses et passionnantes.
Ah, et si on parle du Château de l’araignée, on ne peut pas ne pas mentionner le gigantesque Toshirô Mifune. Il est clairement l’un des fers de lance de l’œuvre, sa voix est portante, son visage expressif à souhaits, ses traits durs et tout ceci lui procure un charisme sans limites. Il court, vocifère, gigote, mais toujours avec élégance.
Enfin, la scène finale quelque peu inattendue, summum qualitatif du film envoie toutes les scènes de fusillades que vous avez pu voir au placard. Et pour cause : de véritables flèches sont tirées sur l’acteur pris pour cible, sa peur n’étant donc pas si simulée que ça face à un danger bien réel. Oh et puis vous savez quoi ? Regardez-le, puisque je vous dis que ça vaut le coup.