Nous voici dans une brume moyenâgeuse. Entre l’humidité et le brouillard, nous découvrons une stèle commémorant ce qui fût autrefois le château de l’Araignée. Nous sommes dans le Japon féodal et deux généraux rentrent d’une guerre civile. En passant dans la forêt abritant le château, ils rencontrent un esprit qui leur prédit une destinée. C’est sur ce point que va s’appuyer Akira Kurosawa pour lancer son film adapté de la pièce de théâtre MacBeth de William Shakespeare. Les deux guerriers vont être animés par leur connaissance du futur. Mais qu’est-ce qu’un être humain lorsqu’il connaît son avenir ? Alors que le spectre leur demandait justement de vivre leur vie sainement en se détournant des pêchés, la folie va gagner le personnage principal. Le Château de l’Araignée est une œuvre remarquable, notamment par l’utilisation du contraste extrêmement violent entre le noir et le blanc. Akira Kurosawa impose son style sur la dramaturgie en puisant son inspiration dans le théâtre japonais. Mais la performance des acteurs et la mise en scène très lente dépossèdent l’œuvre de son emportement dans les limbes de l’imagination.