Un Cheik blanc vaut toujours mieux qu'un chèque sans provisions
1. Je me trouve très rigolo.
2. J'aime beaucoup Fellini.
3. C'est ironique, mais à chaque fois que je regarde un film du maître italien, j'éprouve la peur irrationnelle d'être déçu. Mais à chaque fois, je me retrouve surpris. Rares sont les réalisateurs, d'aujourd'hui ou d'hier, qui savent vous surprendre à chaque seconde, et même quand ils vous racontent la plus vieille blague du monde : "Le mari délaissé par sa fiancée le jour de son mariage, et qui voudrait que ça se fasse pas trop remarquer..." Une histoire qui doit exister au moins depuis l'invention du mariage, et même un peu avant peut être... Une histoire donc, que j'ai le sentiment d'avoir souvent entendue, mais qui pour le coup m'est racontée par Fellini.
(spoil)
On sait par avance que le Cheik va lâcher la pauvre innocente dès qu'il en aura assez,et qu'elle sera à l'heure pour son mariage. Mais, il y a une telle sensibilité qui anime les personnages du film, que chaque seconde parvient à nous surprendre, au moins un tout petit peu. A commencer par l'expression du mari joué par Leopoldo Trieste, lors de la lecture de la lettre. Une expression de surprise complètement loufoque, qui ne quittera jamais le personnage. On ose plus en faire, des comme ça, aujourd'hui... La mariée est d'une naïveté parfaite. Mais alors vraiment parfaite, pas du genre à retourner sa chemise au dernier moment, même quand le Cheik la ridiculise. Que nenni, elle va jusqu'à le défendre en reprenant ses arguments imaginaires contre sa femme fâchée. Que d'audace dans cette innocence !
Des personnages entiers et des situations improbables qui donnent presque au film une ambiance de vaudeville. Plus léger que "La Strada", moins osé qu' "Amrmacord", Le Cheik Blanc est en définitif un bon petit film de Fellini, traversé par une clownerie assez unique.
Amen.