Des ouvriers siciliens apprennent que la mine de soufre où ils travaillaient est désormais fermée. Ils pensent que l'espoir se situerait en France, où ils pensent trouver du travail : c'est alors qu'un groupe de mineurs et leurs familles, menés par le chef joué par Raf Vallone va faire le chemin de croix, semé d'embûches pour arriver à bon port.
Aussi dur soit-il, Le chemin de l'espérance part d'une réalité sociologique où une partie non négligeable de la population italienne quittait leur pays pour aller travailler à l'étranger, et en particulier en France. Ici, ça va être montré sous la forme d'un grand périple, presque religieux, où Raf Vallone est montré comme un prophète, menant ses troupes à qui mieux mieux. Il est d'ailleurs étonnant de constater que le film a été coécrit par un certain Federico Fellini, mais nul trace de surréalisme là-dedans ; c'est l'histoire d'hommes et de femmes qui quittent tout pour trouver un horizon lointain, meilleur, dont la conclusion située au col des Alpes suscite une réelle émotion.
On parle souvent de Pietro Germi pour Divorce à l'italienne et Ces messieurs dames, mais il faut dire que son spectre est plus large que cela, notamment ici où il parle au premier degré de cette histoire, par ailleurs superbement réalisé. Je pense en particulier au tout début, filmé dans une véritable mine, avec un éclairage minimaliste, qui démontre bien les conditions de travail des mineurs, obligés de travailler torses nus à cause de la chaleur. En tout cas, voilà un film d'une grande force et également digne.