"Le chemin de la liberté" est l'histoire d'un déracinement, d'une extermination sans tuerie - sauf d'une culture et d'un génome, celui des Aborigènes dans l'Australie de la première moitié du XXème siècle. Phillip Noyce réussit à mettre en lumière le traitement scandaleux de cette population dans un Etat dit "civilisé". Il rappelle des épisodes terribles de l'Histoire récent, avec des discriminations causées par un génome différent. Sauf que dans ce cas les auteurs de cette politique étaient convaincus de faire le bien... Malgré tout, quelque chose ne marche pas avec ce film. Pas un seul des différents acteurs ne crève vraiment l'écran, en particulier pour le personnage de Molly. Sans dire que sa performance est mauvaise, j'ai eu du mal à accrocher, à ressentir vraiment ce qu'elle endurait. Un jeu un peu trop "froid"... un comble pour un film qui se déroule principalement dans un désert. De plus, la façon dont le réalisateur a choisi de suivre le périple des trois filles reste très, trop classique. Il n'y a aucun doute, à aucun moment, qu'elles réussiront. Même lorsqu'elles s'écroulent dans le désert, l'apparition miraculeuse d'un aigle leur donne la force qui leur manquait. Cela semble tellement facile... Le manque de rythme dans certaines scènes donne juste envie d'attendre le moment où elles arriveront, aidé en cela par une incessante lancinante bande originale. Au final, le film se conclut par une frustration : avec une telle histoire (basée sur des faits réels), il y avait probablement mieux à faire. Quel dommage !