Le chemin des écoliers
Voici un film de Michel Boisrond – réalisé en 1959 - complètement oublié et heureusement réexhumé par Gaumont en DVD.Le tandem Aurenche – Bost, qui a beaucoup œuvré chez Autant-Lara, Delannoy,...
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le 6 déc. 2022
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Voici un film de Michel Boisrond – réalisé en 1959 - complètement oublié et heureusement réexhumé par Gaumont en DVD.
Le tandem Aurenche – Bost, qui a beaucoup œuvré chez Autant-Lara, Delannoy, Allégret etc., est à la manœuvre au scénario … Bref on se retrouve encore en bonne compagnie chez cette génération de cinéastes (de qualité) honnis par la Nouvelle Vague…
Le scénario est tiré d'un roman de Marcel Aymé dont on a pu constater la causticité dès lors qu'il parle du temps de l'Occupation (Uranus, …). J'ai cherché ce roman mais ne parviens pas à le trouver à un prix raisonnable …
L'histoire prend place pendant l'Occupation à Paris. Le scénario est centré autour d'Antoine Michaud (Alain Delon) qui est censé préparer son bac mais qui tire profit du marché noir avec un copain de lycée à l'insu de ses parents. Mieux, il a une maîtresse d'une douzaine d'années plus âgée (Françoise Arnoul) qui a une petite fille et dont le mari est prisonnier. Le deuxième personnage important du film est le père d'Antoine (Bourvil) qui travaille dans l'immobilier. Ce dernier se veut exemplaire et honnête autant dans sa vie privée que sa vie professionnelle. On se doute que l'inévitable confrontation entre père et fils risque de provoquer quelques étincelles. La belle vie pourrait bien se terminer en drame.
Le personnage que je préfère dans ce film, c'est indéniablement Bourvil. Là encore, il a quitté sa défroque (trop) habituelle d'innocent pour endosser celle de l'homme respectable, du père de famille qui veille au grain, élève ses enfants dans le droit chemin et se refuse toute facilité en ces temps de misère. Il compose un personnage lambda mais complexe et remarquable. La scène du restaurant dégage une émotion intense. Le ton juste.
J'ai un peu de mal à me convaincre de la prestation d'Alain Delon dans le personnage d'Antoine Michaud. Difficile d'imaginer qu'il a juste l'âge de passer le bac, qu'il a une maîtresse amoureuse et voleuse de santé mais exigeante en diable et qu'en même temps il soit un mec qui brasse de grosses affaires au marché noir. J'aurais bien été intéressé par voir comment Marcel Aymé a présenté le personnage. Pourquoi pas, après tout, on sait bien que "la valeur n'attend pas le nombre des années"… La seule chose à peu près crédible, c'est sa naïveté face à Françoise Arnoul.
A l'inverse, le copain d'Antoine joué par un Jean-Claude Brialy (qui paraît tout "aussi jeune" que Delon) me parait plus crédible car baigne dans le bon milieu et est encadré par son père, un Lino Ventura très crédible, lui, dans le rôle d'un restaurateur haut de gamme qui reçoit la fine fleur des gens au pouvoir à l'époque (suivez mon regard) …
Le reste du casting n'est pas du tout à dédaigner, bien au contraire, avec Paulette Dubost dans le rôle de la mère d'Antoine, Pierre Mondy en trafiquant capable de jouer au "bon" gestapiste, Micheline Luccioni dans le rôle d'une secrétaire allumeuse de petits jeunes puceaux et Sandra Milo dans le rôle d'une prostituée.
Globalement, ce film est tout-à-fait intéressant et restitue bien cette atmosphère complexe et délétère de l'Occupation.
Surtout Bourvil y fait une composition émouvante et juste.
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le 6 déc. 2022
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