Déception divine
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le 5 avr. 2018
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Voilà un film que j'ai commencé à regarder avec prudence, méfiante à l'égard de toute propagande religieuse, encore plus après avoir été irritée par la mièvrerie du film Little Boy qui esquivait toute confrontation avec l'horreur d'une pirouette enfantine(infantile), gentillesse sucrée d'une leçon de catéchisme sans autre ambition que de dicter une bonne conduite. Puis j'ai été surprise, stupéfaite même et emballée par ce magnifique message d'amour et de foi développé à partir de la plus épouvantable des tragédies. Car il s'agit de foi et non de religion, bien au-delà des préceptes dogmatiques, foi, tolérance, amour et rédemption, notions universelles reniant l'ancien testament, épousant la parole du nouveau testament ou l'enseignement de Bouddha.
Il fallait oser! Proposer un tel message, aussi mystique avec pour contexte et point de départ l'horreur inacceptable, c'était vraiment casse-gueule, risqué sans tomber dans le ridicule ou faire pousser des cris d'indignation. Mais des cris, il y en a: la voie proposée est tellement ambitieuse.
Voilà un père heureux très croyant, une famille idéale, confiante qui en un instant basculent dans un cauchemar tragique, le plus épouvantable, impardonnable qui puisse arriver à un père, une famille. Il n'y a aucune justification, aucune réponse, aucun réconfort, chacun est seul avec sa culpabilité, son chagrin. Ce qui ne peut être compris devra être vécu. Et Dieu lui propose un rendez-vous là où tout a commencé.
Un dieu pas mal désacralisé, femme noire rebondie puis vieux chef indien, trinité multiraciale, ignorant délibérément les notions de bien et de mal, péché et rédemption, jugement et punition.
Dépassant le discours religieux, ou le débat sur le bien et le mal, le film cherche simplement à déplacer le centre de vision, de la tragédie personnelle(vue à travers le trou d'une serrure) au drame s'inscrivant dans un tout(la continuité de la vie), il propose un changement de perspective, de la périphérie au centre. Bien dérangeant donc, car il réfute tous nos critères de jugement et place le point de vue bien au-delà, il oblige à un cheminement personnel d'acceptation et de confiance, d'amour pour la vie dans toute sa pagaille luxuriante et sans discrimination.
Bon! les moyens ne sont pas à la hauteur des ambitions, c'est parfois maladroit et naïf(le jardin un peu trop éden), il y a de gros clichés discutables(la fillette gambadant dans le bonheur), c'est assez moyen sur la forme, mais il faut croire que j'ai fait abstraction de ce qui plombait le message au profit du message lui-même, simple, clair, assumé, inconditionnel: l'Amour.
La vie est là, la vie continue malgré tout, puissante, sauvage, libre et indomptable et dieu en bon papa accompagne chaque créature de son empathie, tout être vivant ayant sa place puisqu'il existe, au-delà du jugement.
Ce qui va au-delà de la religion, on peut voir papa comme la personnification de la force vitale, l'amour universel, la source de vie.
Ce serait dommage de passer à côté de ce film pour son aspect religieux, , il bouleverse et fait réfléchir, il nous mène à un cheminement spirituel, changer notre vision étriquée pour fusionner avec le monde, l'universalité, c'est une ode à la vie dans sa luxuriance et bien sur à l'amour.
Message extrêmement ambitieux et difficile à faire passer, puisqu'il s'inspire du plus haut mysticisme, mais sobre et emplit d'une spiritualité compréhensible et palpable.
Créée
le 23 nov. 2017
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