Le Chevalier de la vengeance par Alligator
Pour une fois le titre francophone tombe pile poil sur l'axe central du film, à savoir, la vengeance.
Sans aller jusqu'à une débauche d'action, d'aventure et autres ingrédients du pûr cinéma de divertissement, on nous a concocté un petit film doté d'éléments intéressants. Mis bout à bout, ils légitiment le visionnage.
Au premier rang se dessine la silhouette fine et le minois de la jeune et souriante Gene Tierney. On la dirait sortie tout droit du lycée. Incroyable fraîcheur!
Le très bon jeune, très jeune Roddy McDowall est étonnant, respirant une certaine aisance. J'avoue ne pas l'avoir reconnu et m'être rendu compte alors que je disposais désormais d'un second anus.
C'est toujours un plaisir jouissif (je doute de l'à propos d'une telle assertion) de retrouver la verve (tsss) de George Sanders. En plus le saligaud joue un fameux salopard.
J'ai été tout aussi comblé de voir le nom d'Elsa Lanchester apparaître au générique. Encore jeune, elle offre un joli regard malgré son minois pas très mignon. Il y a ce qu'on appelle du chien chez cette femme, un charme qui n'a pas laissé Charles Laughton de marbre et on le comprend mieux en envisageant cette actrice comme quelqu'un de captivant, par son énergie, par son intelligence qui transparait dans la gestuelle et dans les yeux. Elle a une présence comique non dénuée d'élégance. Bref, je l'aime beaucoup. Et c'est un plaisir que de la découvrir dans ce film, même si ce n'est que l'espace d'une seule scène.
Le casting n'est pas le seul bon point du film. Si la mise en scène est somme toute ordinaire, le film par son scénario nous emmène dans un périple dépaysant. Sur les flots, sur les plages, sous les eaux (on a droit en effet à quelques séquences sousmarines), les personnages s'éloignent des geôles, écuries et auberges de la partie anglaise. C'est d'ailleurs un tantinet sur ces contrastes géographiques que le scénario compte activer le rythme du film. C'est fort dommage qu'ils aient beaucoup trop investi là-dessus.