La bête traquée
Plus mélancolique et sombre qu'il n'y paraît, Le Choix des Armes permet à Alain Corneau de mêler classicisme et urbanité où le passé va rattraper un vieux caïd rangé des affaires par le biais d'un...
le 24 août 2018
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Plus mélancolique et sombre qu'il n'y paraît, Le Choix des Armes permet à Alain Corneau de mêler classicisme et urbanité où le passé va rattraper un vieux caïd rangé des affaires par le biais d'un jeune truand tout juste évadé de prison.
Très vite, il met en place le contexte du film avec l'évasion puis la rencontre entre les deux protagonistes, et dans le même temps, il propose une atmosphère forte, oscillant entre mélancolique, violente ou encore sombre. Si ce n'est sur la finalité, il ne laisse planer guère de mystère, accentuant la sensation de fatalité qui plane sur l'oeuvre. Les personnages sont particulièrement bien écrits, que ce soit le vieux truand devant faire face à son passé, la femme de ce dernier devant faire face à tous ces violents événements ou encore le duo de flic voyant les choses différemment, que ce soit par intérêt personnel ou idéalisme.
S'ils sont passionnants, c'est notamment grâce au savoir-faire de Corneau, la dramaturgie est parfaitement construite, se faisant de plus en plus forte, et la psychologie des personnages très bien travaillés, faisant parfois appel à l'influence de Jean-Pierre Melville. Peu à peu, l'étau se referme autour des protagonistes, et le metteur en scène de Police Python 357 parvient à créer une alchimie violente et dramatique autour d'eux. Par leurs biais, il étudie l'humain, ses pulsions, choix et la façon dont on peut vite vivre une descente aux enfers.
Les lieux deviennent des personnages à part entière, que ce soit le château ou les quartiers huppés ou les banlieues pauvres, qu'il capte avec brio, tout en étant aidé par une parfaite bande-originale. Enfin, Alain Corneau s'appuie sur un immense casting, que ce soit un Depardieu génialement bestial, un Montand le traquant, retournant dans son passé tout en fouillant dans celui qu'il cherche, ou encore plusieurs seconds rôles, à commencer par Gerard Lanvin en flic maladroit allant jusqu'au bout ou Richard Anconina en pote incapable d'arrêter son ami.
Sans concession, Alain Corneau marche sur les pas de Jean-Pierre Melville pour proposer Le Choix des Armes, oeuvre lui permettant de mettre en place une ambiance dramatique, sombre et mélancolique, s'appuyant sur de grands comédiens pour mieux refermer sur eux un étau violent et fataliste.
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le 24 août 2018
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