Oisif, Baptistin, dit Tristin, revendique et obtient de la municipalité de Clochemerle une carte de chômeur officiel. L'unique et complaisant chômeur de la commune attise l'indignation de ses concitoyens et contribuables.
L'auteur de "Clochemerle", Gabriel Chevallier, signe le scénario et les dialogues de cette pauvre comédie de Jean Boyer dont le manque de rigueur, d'idées et d'ambition indique assez vite la fumisterie et la vacuité (qui caractérisent les nombreuses collaborations entre Boyer et Fernandel). Cette chronique d'un village méridional ordinaire se présente comme une satire inoffensive dans laquelle la liberté et la paresse subversives de Tristin stigmatisent les comportement de certains villageois. Mais le film est loin de posséder les vertus de la fable ou de la comédie de moeurs qu'on pouvait attendre (et que dans ce registre on aura plus tard avec "Alexandre le bienheureux"). Essentiellement parce que les personnages sont caricaturaux, creux et, consécutivement, insignifiants.
Le premier d'entre eux est joué par un Fernandel qui cabotine faute d'arguments et d'épaisseur. Ce Tristin, dont on ne croit pas un seul instant qu'il puisse séduire la jolie veuve de la commune (Maria Mauban), se confronte à un garde-pêche idiot, à un curé pontifiant, à une assemblée d'épouses acariâtres ou à de vieilles filles bigottes
qui sont évidemment, toutes et tous, des stéréotypes. Jean Boyer met en scène le tout sans souci d'élaboration, de telle sorte que le sujet parait parfois manquer d'unité, d'une idée directrice.