Jeux de miroirs
Construit autour d'une scène pivot qui ne surviendra que vers la fin, le film procède au rythme d'un montage parallèle dont on ne comprend que tardivement le décalage temporel, puisque les...
le 20 oct. 2016
14 j'aime
7
J'ai hésité à mettre 9. En tant que père de deux fillettes, j'ai hésité à mettre 9.
Si je n'avais considéré ce film que sous l'angle de l'objet cinematographique, comme je le fais pour la majorité des oeuvres que j'évalue ici, je n'aurais mis que 6.
Mais le sujet est trop grave. La réalité à laquelle renvoie ce film trop prégnante.
Ce n'est pas un coup de coeur mais c'est un film à voir.
Des performances exceptionnelles, et de moins réussies, sont au service d'une démonstration implacable.
Il faut certes passer outre les maladresses ou les complaisances esthétisantes qui neutralisent l'émotion au prétexte de la soutenir, ou avec l'intention peut être de la rendre soutenable. La complexification du récit par un scénario qui vise un inutile et prévisible twist n'amoindrit pas la force du film : montrer avec subtilité ce qui sépare la fatalité d'une radicalisation de son échec, et avec tout autant de subtilité ce qui en favorise l'émergence.
C'est un film qui mène véritablement à la réflexion, qui montre sans manipuler, qui démonte sans juger, et qui loin de laisser le spectateur démuni ou simple voyeur, lui donne des éléments et des pistes pour réagir.
Le film est remarquable parce qu'il pointe les défaillances du système et de l'individualisme occidental malignement hackées par les djihadistes. Le film confronte la "société", c'est à dire chacune de ses composantes, chacun de ses niveaux, à la crise identitaire, au déni, au non-agir coupable, et à une constructive responsabilisation, plutôt qu'à une fallacieuse impuissance, plutôt qu'à une angoissante et vaine autoflagellation.
Parents ou non, croyant ou non, politisé ou non, il faut voir ce film. Je ne le dis pas souvent.
Créée
le 8 nov. 2016
Critique lue 182 fois
D'autres avis sur Le ciel attendra
Construit autour d'une scène pivot qui ne surviendra que vers la fin, le film procède au rythme d'un montage parallèle dont on ne comprend que tardivement le décalage temporel, puisque les...
le 20 oct. 2016
14 j'aime
7
J'ai regardé ça pour voir l'évolution de la réalisatrice Marie-Castille Mention-Schaar qui est quand même passée de "Ma première fois" (avec Bowling entre temps que je n'ai pas vu) à les Héritiers,...
Par
le 4 oct. 2017
12 j'aime
1
Les bonnes causes ne font pas forcément de bons films. Ici le sujet est traité avec les gros sabots habituels du cinéma français. Scènes tire larmes suivies de leçons de morale ne laissant place à...
le 4 nov. 2016
11 j'aime
10
Du même critique
Tati faisait des films gais, joyeux même, où pointaient parfois des émotions plus nuancées, de la nostalgie, plus rarement un peu de tristesse, ou de pessimisme, mais avec toujours beaucoup...
Par
le 20 juin 2010
26 j'aime
1
la coupe de cheveux du protagoniste ou le grand prix du jury Tarantino à Cannes en 2004 ? Reste de ce scénario tordu et cousu de grosses ficelles bien dégeulasses une machination aussi perverse que...
Par
le 3 sept. 2010
16 j'aime
17
Ce livre est une véritable synthèse des travaux de Laborit, dont une remarquable illustration fut mise en scène par Alain Resnais. Déconstruisant les comportements individuels et sociaux en...
Par
le 16 juin 2010
10 j'aime