Bruno, Bruno, Bruno :
Il faut écrire.
Il faut taper, sur des touches,
sur des lettres,
il faut frapper les lettres, lier les lettres, créer des mots, lier les mots, former des phrases.
Des phrases, des phrases, des phrases.
Des lignes,
des paragraphes,
des pages.
Il le faut, Bruno, il le faut.
Dans ton huis clos, Bruno.
Il faut trouver les mots.
Mais les mots, me diras-tu,
tu ne les trouve plus, ils se sont envolés, quelque part, là-haut
au-dessus de ta tête.
Dans le ciel ? Non.
Dans le plafond de ta chambre, du moins.
Ces mots, tu les dis tout haut, tu les cries, tu les murmures.
Mais ils sonnent faux.
Dans le bleu, le rouge, tes fantasmes, ton passé,
je te vois Bruno, je te comprends, et je t’aime.
Tu es beau et passionné, Bruno,
tu me fais rire,
tu es une étoile dans le ciel.
Mais ça, ils ne le voient pas, tous les autres, Bruno.
Ils ne voient que l’étoile de folie
la folie de tes mots perdus,
la folie d’une détresse passionnelle,
de l’artiste déchu.


Albatros tombé du ciel où tu planais dans ton azur de beauté,
parmi les autres tu es hué et tes ailes confisquées.
Tu es l’artiste, le Poète, l’oiseau fantastique.
Tu es ton corps, tu es ton sourire, tu es ton talent, tu es la tique
qui attend
l’inspiration
sur les feuilles du ficus.


Tu vois Bruno, moi aussi je dois écrire,
je dois décrire ce que j’ai vu de ton histoire.
Et les mots ne viennent pas. Et l’inspiration joue à cache-cache.
Et je me retrouve dans ma chambre, seule, quasi nue, à chanter,
parler, comme toi.
Mais les mots que je trouve ont de moins en moins de sens.
Disons : ton appartement, Bruno, est le ciel.
Toute l’histoire se déroule dans ce ciel.
Ce ciel est sombre et nuageux. Le tonnerre menace.
Toi, Bruno, tu es une étoile, l’Étoile du berger,
celle qui brille plus que toutes les autres. Celle qui donne le repère.
Pourtant, tu sembles voilé.
Les autres étoiles à tes côtés, papa, maman, ami, amie,
te cherchent, en vain, ta flamme est presque éteinte.
Les autres étoiles, inquiètes, se déplacent et t’encerclent
de plus en plus, t’oppressent. Et le tonnerre à présent gronde.
Le ciel pleure à verse.
Les étoiles s’engueulent.
C’est la crise dans le ciel.
Si cela pouvait s’arrêter, on te verrait enfin briller de toute ta splendeur.
On pourrait rêver, la tête dans les étoiles,
d’une fin heureuse, d’une histoire d’amour, entre l’étoile Bruno, et l’étoile Sophie.
On pourrait rêver d’un ciel paisible et clair.
On pourrait rêver de tout cela.

Clem_Bulle_
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le 25 mai 2018

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