Un portrait plein d’auto-dérision du petit milieu artistique parisien !

Après avoir tourné des documentaires dans des commissariats de police et à Sainte-Anne, puis réalisé un premier court-métrage de fiction (Juke-box) sur un chanteur déchu qui s’isole dans son appartement où il essaie de surmonter la panne d’inspiration, Ilan Klipper prolonge ses sillons claustrophiles. Dans ce nouveau huis clos mettant en scène un personnage allégorique de l’état d’errance psychique - consubstantiel pour certains au processus créatif, il offre à Laurent Poitrenaux un rôle en or pour exprimer à loisir toute sa fantaisie. Son personnage d’éternel adulescent, qui peut se permettre grâce à l'aide financière familiale de n’avoir pas les pieds sur terre, est l’archétype d’une génération atteinte du syndrome de Peter Pan, incitée par ses optimistes parents ayant bénéficié des Trente Glorieuses à ne faire dans sa vie que ce qui lui plaisait. Resté coincé au stade du principe de plaisir, en décalage permanent avec les attentes normatives des individus insérés dans la "vie active", Bruno semble ainsi être un portrait plein d’auto-dérision que le petit milieu artistique parisien fait de lui-même. Résistance de la singularité contre l’hyperconformisme ambiant ou dérive égotiste ? Au spectateur d’en juger.

etsecla
8
Écrit par

Créée

le 6 août 2019

Critique lue 146 fois

etsecla

Écrit par

Critique lue 146 fois

D'autres avis sur Le Ciel étoilé au-dessus de ma tête

Le Ciel étoilé au-dessus de ma tête
Roinron
8

L'homme qui tombe à slip

Qu’est-ce que la folie ? Quelle est la frontière avec la "normalité" ? Quand faut-il soigner ou interner quelqu’un qui a un grain de folie ? Doit on le laisser tranquille, vivre son agitation...

le 6 juin 2018

12 j'aime

11

Le Ciel étoilé au-dessus de ma tête
Gruik
7

L'aisselle nettoyée à l'eau, sûr, ça pète ! (léger spoil)

Cinexperience 98Trouver ce titre sur le chemin du retour en repensant à ce film m'a immédiatement fait songer aux propos des acteurs dudit film, «et parfois lorsque l'on trouve l'inspiration et que...

le 3 juin 2022

5 j'aime

2

Du même critique

Corps et Âme
etsecla
8

Brillant et décalé

Un homme (Géza Morcsányi) et une femme (Alexandra Borbély), handicapés chacun à leur façon, aussi farouches que des animaux sauvages, se croisent tous les jours sans arriver à créer de lien...

le 24 avr. 2020

5 j'aime

1

À voix haute - La force de la parole
etsecla
8

Eloquentia

A voix haute ne se raconte pas. Il se vit. Si le documentaire est à ce point une expérience viscérale, c’est qu’avant de terminer en point d’orgue sur les médusantes performances des candidats lors...

le 23 mai 2020

3 j'aime

2

Wallace et Gromit - Rasé de près
etsecla
7

Indémodelable

Après avoir rassemblé les deux premiers court-métrages des aventures de Wallace & Gromit dans Les inventuriers, le distributeur Folimage nous propose cette fois-ci de (re)découvrir le troisième...

le 24 avr. 2020

3 j'aime